The Yale Anthology of Twentieth-Century French Poetry

(WallPaper) #1

part 1. 1897–1915: symbolism, post-symbolism, cubism, simultanism


phosphore tombe en vol d’hirondelle parmi l’infini jusqu’à ce qu’il rencontre le
vœu d’une vierge qui monte.
Vous ne voyez donc pas l’étoile de la crèche?
Elle est en vous, pardi!
Mais voici la belle, de nouveau sur le velours, en train de se passer une chemise
d’aube.


Soudain le simple coq du voisinage lance un grand cri de clef rouillée dans la
serrure.


Vénus n’a que le temps de se blottir dans un rosier, et comme, du bout du pauvre
monde à l’autre bout, les moindres coqs agitent les charnières, la Volière s’ouvre
finalement, en immense paupière, toute vide...
Plus de velours ni de bijoux, plus d’hirondelles ni de vœux, plus d’oiseaux
rares ni de poules, plus de perchoir, plus de fauvettes en guise de pommeau, plus
de chemin ni de rosier, plus de chemise ni de belle, plus rien — plus rien que dans
sa gloire de saphir le haut Paon de la Vie qui fait la roue avec nos yeux!


Lever de soleil


À Eugène Pierre

La Joue splendide émerge des mousselines d’aubépine.

— Ô charitable épanoui, manifesté par uniment ceci de rose, te serai-je, au
cours de ta ronde quotidienne, te serai-je par mon faire indigne ou par mon faire
sage, te serai-je une caresse ou te serai-je le sou∆et, soleil, et t’attarderas-tu
devant mon signe ami de Josué charmant ou bien, Judas farouche, acculerai-je ta
pudeur derrière les immeuses nénuphars du ciel jusqu’à l’heure de saigner sur les
coquilles exileuses de la mer?


La Joue splendide émerge des mousselines d’aubépine.
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