part 2. 1916–1930: dada and the heroic period of surrealism
Excepté
La main montre le mur où se fait
L’amour dans la pièce
à côté
Tout le reste ô baiser baiser perpétuel
Nuit et jour jour et nuit ce long arrêt d’horloge
Et la lèvre à la lèvre et le sou∆e accouplé
Et la vie au-dessous Réel le lit pourtant
Bien moins réel que l’instant fixé sur la toile
N’est qu’un pléonasme à l’étreinte à la durée
La vaste vie un peu toujours le cinéma
D’alors où le piano d’un petit air pardonne
Les mots qu’on tait
De tous ses yeux la salle écoute la rengaine
Et ce bouquet des doigts pour dire Elle est jolie
Ne sommes-nous pas encore au temps du muet
Un demi-siècle après c’est la même musique
Même silence dans les squares sur les bancs
Au coin des rues
Au ventre sombre des maisons
Seuls rien qu’eux seuls jamais lassés d’être enlacés
Tressaillants et pressés dans leurs bras dans leurs jambes
Les amants de 1905
Dont soit le plaisir éternel