part 3. 1931–1945: prewar and war poetry
On tue comme on chante
Une fille a perdu sa traîne de myrtils de nonchalance
et l’alouette de ses soucis
Les saisons dans les miroirs
abattent leurs cartes truquées
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
un toit un collier
La faute n’est pas au voile d’arête qu’on écorche
ni à la perle réfugiée dans le grenier
Le marin a la rime facile
Son amie exhibe des boucles de cornes de requin
et une ceinture de lames de faon
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
un toit
J’ai rendu le collier
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
Le toit s’est écroulé
Mon amour un pays une ville une chambre un lit
Le mort est enterré
Mon amour un pays une ville une chambre
Le lit est défait
Mon amour un pays une ville
La chambre est vide
Mon amour un pays
Quelle était cette ville
Mon amour notre amour
sans pays