part 3. 1931–1945: prewar and war poetry
La Pluie retrouvant
La pluie retrouvant ce qui est perdu
le soleil trouvant ce qui luit
grandes compagnes de ma vie.
Sur la terre qui est brune
moi aussi j’ai trouvé place.
Aux sphères entières
mouvant les tourments
par mes pas dorés je monte et descends.
Et s’y tiennent debout les eaux comme des lames
et plongerai ma lame au profond des citernes
sous mes yeux faux témoins au pays de mon être
dans la salle dormant à ma propre lumière
parmi tous les miroirs dont je me souviendrai.
À mes carreaux
À mes carreaux nul n’a dansé
l’équateur a laissé la neige
sans venues l’appel des brasiers.
Au balcon sans fleurir les bouteilles de cendres
de grive d’or sont perdus les pouvoirs
dessein de terre terne guise
cette fois est toutes les fois
les épées sont remises
et si hantées les plantes au coin d’air ont douté.
Mais heureuse la dame peut toute au ciel bouger
et les nuits linges filants aux ronces courant
fleurs de cendre de ce côté sûr bien attisées
le lierre le vent le lierre le vent.