French Grammar in Context

(lu) #1
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Napoléon est mort il y a 175 ans, un 5
mai. Et cet anniversaire, marqué
comme chaque année par une messe à
l’Hôtel des Invalides à Paris, est aussi
prétexte à l’évocation d’une belle
découverte historique: le premier
codicille du testament de l’Empereur
que l’on croyait détruit. C’était il y a
six mois: un jeune collectionneur
français (il préfère garder l’anonymat),
passionné de souvenirs napoléoniens,
découvre dans le catalogue d’une vente
de livres et d’autographes que
Christie’s va disperser aux enchères, à
Londres, une lettre de Napoléon 1er au
comte Bertrand. Pour notre initié, cette
pièce qui provient des papiers du grand
maréchal Bertrand, correspond au
codicille du premier testament. Le
papier a bien été déchiré par
l’Empereur... mais une main inconnue
n’a pu se résigner à le livrer aux
flammes. ‘Pas question pour moi de
laisser un tel document dans les mains
des Anglais, explique le collectionneur.
C’était une question d’honneur. J’ai
relevé le défi et j’ai remporté
l’enchère.’ C’est le texte le plus
émouvant du premier testament de
Napoléon qui a été ainsi retrouvé.
‘Un maillon de l’épopée
napoléonienne’
En août 1819, se sentant gravement
malade et ayant perdu tout espoir de
guérison, Napoléon se résoud à rédiger

son testament. Le prisonnier de Sainte-
Hélène griffonne alors deux pages qu’il
confiera plus tard au grand maréchal
Bertrand: ‘Mon cher Bertrand, je vous
envoie mon codicille écrit de ma main,
afin qu’après ma mort vous puissiez
réclamer tout ce qui m’appartient à
Sainte-Hélène. Vous en disposerez de
la manière suivante:
Vous donnerez la moitié de mon
collier de diamants à Mme Bertrand et
l’autre moitié à Mme de Montholon.
Vous donnerez 50 000 francs à
Montholon, 50 000 à Marchand...
Vous garderez mon argenterie, mes
armes, mes porcelaines, mes livres aux
armes impériales pour mon fils, et tout
ce que vous pourrez penser pouvoir lui
être utile un jour. Je vous donne mes
manuscrits... Gardez tout cela afin
que vous puissiez me les rendre, si cela
me convient.’
Deux ans plus tard, la santé de
l’Empereur s’est tellement dégradée
qu’il envisage sa fin prochaine. Et le 11
avril 1821, il confie au comte de
Montholon son intention de rédiger un
nouveau testament. Le 20 avril, alors
qu’il éloigne Montholon, Napoléon
demande à Marchand, son fidèle
domestique, de réclamer à Bertrand le
testament qu’il détient et de le lui
apporter. Marchand s’exécute. Plus
tard, il racontera la scène dans ses
Mémoires: ‘L’Empereur prit
l’enveloppe, la décacheta, parcourut les

Napoléon: le testament que l’on croyait perdu
Écrit à Sainte-Hélène, on le croyait détruit. Il a été racheté par un Français dans
une vente aux enchères.

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