Diabète, hypertension, endométriose, asthme, sclérose en
plaques... En France, plus de 20 millions de personnes souffrent
de maladies chroniques. Si l’irruption du Covid-19 a cham-
boulé leur prise en charge médicale, elle a permis un test
grandeur nature des usages de la téléconsultation. « Trop sou-
vent, les nouvelles technologies sont présentées comme une révolu-
tion qui change radicalement la donne. En réalité, elles n’ont pas
vocation à remplacer l’existant mais à s’intégrer dans le parcours
de soins déjà en place », souligne le Dr Viet-Thi Tran, du centre
d’épidémiologie clinique de l’hôpital Hôtel-Dieu AP-HP. Avec
Theodora Oikonomidi, doctorante à Paris-5-Descartes, le mé-
decin a demandé à 1 529 participants de la Communauté de
patients pour la recherche (cohorte mise en place par l’AP-HP
en 2017) de décrire leur « prise en charge idéale » en y in-
cluant les nouvelles pratiques testées depuis le confinement.
Résultat, les participants estiment en moyenne qu’une
consultation sur deux pourrait désormais se dérouler à dis-
tance. Mais pas pour tout. « Pour une simple consultation de re-
nouvellement d’ordonnance, la téléconsultation est une superméthode.
Mais, pour un problème plus complexe, il vaut mieux voir un pra-
ticien en personne », insiste par exemple l’une des patientes in-
terrogées. L’utilisation des sites en ligne permettant
d’autoévaluer ses symptômes n’est préférée en moyenne que
dans 23 % des cas. « Certains patients ne les utilisent d’ailleurs
pas comme prévu, souligne le médecin. Plutôt que d’y avoir re-
cours pour répondre à leurs interrogations lorsqu’il est impossible
de joindre un médecin, ils s’en servent pour faire le point sur leur état
de santé avant une consultation. » La télésurveillance par le
biais d’objets connectés est, elle, adoptée dans 52 % des cas
lorsqu’il s’agit d’adapter un traitement. Finalement, les parti-
cipants ont signalé 67 situations pour lesquelles le remplace-
ment des soins traditionnels par des technologies était jugé
approprié, y compris 31 activités de soins §
CAROLINE TOURBE ET GWENDOLINE DOS SANTOS
1920 1960 1970 1980 1990 2000 2010
2050
Nombre de
prescriptions par jour
pour 1000 habitants
Découverte
des antibiotiques
Pénicilline
Méticilline
Céphalosporines Fluoroquinolones Carbapénèmes
Espoir de voir
disparaître
les maladies
infectieuses
Apparition
des bactéries
multi-
résistantes
Apparition
des bactéries
hautement
résistantes
Diversification
des bactéries
multi-
résistantes
Diffusion
des bactéries
multi-
résistantes
Diffusion
des bactéries
hautement
résistantes
2,
1,
Qui prescrit les antibiotiques?
Le Covid
fait plonger
davantage la
consommation
d’antibiotiques
Les années à venir
permettront de voir
si la pandémie a
modifié durablement
le recours aux
antibiotiques.
Les établissements
Les médecins de santé 20 %
généralistes 70 %
Les chirurgiens-
dentaires 10 %
125000
infections à bactéries multi-
résistantes en France en 2015
5500
décès liés à ces infections
en France en 2015
- 45,4%
d’exposition des animaux
aux antibiotiques depuis 2011
et le début du plan
Écoantibio
Source :
Anses.
Source : Santé
publique France.
Source : Santé publique France.
- 64,4 %
Volailles - 39,9 %
Lapins - 11,8 %
- 22,5 %
Bovins - 55,5 %
Porcs
1,
2010 2015 2020
Pour les patients, les antibiotiques,
c’est encore automatique
92 % des médecins interrogés évoquent
la pression des patients, en particulier âgés,
pour se faire prescrire des antibiotiques.
Les maladies
infectieuses
pourraient redevenir
l’une des premières
causes de
mortalité.
- 11,8 %
Chats et chiens
La France n’en a pas fini avec l’antibiorésistance
MÉDECINE
La téléconsultation passe sous la loupe des patients
La France n’en a pas fini avec l’antibiorésistance
20 | 6 janvier 2022 | Le Point 2578
LE POINT DE LA SEMAINE SANTÉ