Le Point - FRA (2022-01-06)

(EriveltonMoraes) #1
BOURSE CAPITAL-RISQUE

22 | 6 janvier 2022 | Le Point 2578

LE POINT DE LA SEMAINE ARGENT


SP

À quoi s’attendre en 2022?


Forte progression des
montants investis en 2021
En milliards d’euros, depuis 2018

Source : France Invest.

2018 2019 2020 2021

1 0,5
7,8 7,7
6,1

1 er semestre 2 e semestre

+ 72,1 %
par rapport au
1 er semestre
2018

14,7

19,3
17,8

Performance annuelle du cours du CAC 40, en %

Source : Cercle de l’épargne.

Évolution des indices actions en 2021, en %

Ibex 35
(Espagne)

7,92

Footsie

(Royaume-Uni)

14,3

CAC 40
(France)

28,85

FTSE MIB
index (Italie)

22,54

Euro Stoxx 50(zone euro)

20,99

DAX

(Allemagne)

15,8

Dow Jones
(États-Unis)

18,73

Shanghai Composite

(Chine)

1,18

S&P 500
(États-Unis)

26,89

Nikkei
(Japon)

4,91 CSI 300
(Chine)


  • 5,2 Nasdaq
    (États-Unis)


21,56

Source : Cercle de l’épargne.

23,4
17,53

1,31

2012


  • 42,68

    • 3,34

      • 16,95






2013 – 0,54

22,32
15,23

2015

17,99

2016 2017

8,53 4,86 9,26

26,37

2019


  • 10,95 – 7,14


2020
2021

28,85

-50

-40


-30

-20

-10

2010 2011 2014 2018
2009

2008
200520062007

L’analyse de Vincent Manuel, di-
recteur des investissements chez
Indosuez Wealth Management.

« L’année devrait être marquée
par un retour progressif à un taux
d’inflation plus normal, un fonc­
tionnement plus fluide des chaî­
nes d’approvisionnement et une
politique économique plus neutre,
entre la fin du “quoi qu’il en coûte”
et celle des perfusions monétaires.
Modération. Les perspectives de
croissance économique sont plus modestes,
et les attentes de croissance de résultat de­
vraient être plus conformes aux moyennes
de long terme. Les marchés financiers sont
eux aussi en train de changer de régime,
passant ainsi de la reprise rapide où toutes
les classes d’actifs performent à celle d’une
trajectoire plus classique, avec une décorré­
lation qui devrait être plus marquée entre
des actions qui devraient continuer de
croître et des obligations dont les cours
sont plutôt orientés à la baisse.
Différenciation. Avec des attentes d’aug­
mentation des bénéfices plus modérés, les
différences de performances entre les
secteurs et entre les valeurs seront proba­

blement marquées, et certai ne­
ment au bénéfice des champions
du pricing power, aux marges plus
résilientes, et au profit des leaders
d’une disruption technologique
qui semble s’accélérer chaque jour.
Diversification. Un des risques
souvent avancés sur le marché
américain réside dans la forte
concentration sur un nombre plus
réduit de valeurs, traduction dans
les indices boursiers du syndrome
“winners take all”. Certains de ces
acteurs ont d’ailleurs fait leur pic il y a plu­
sieurs trimestres, et l’année boursière
chinoise nous a montré qu’acheter les yeux
fermés les plus grandes capitalisations de
l’indice n’est pas forcément l’option préféra­
ble (notamment lorsque les fondamentaux
ne sont plus au rendez­vous). Mieux vaut
répartir les risques et les gérer activement.
Encore faut­il que les banques centrales
sachent naviguer dans cet environnement
de transition sans erreur majeure de com­
mu nication. À bien des égards, l’année
s’apparente à une ligne de crête entre risque
inflationniste et risque sur la croissance.
Espérons donc que 2022 ne rime pas avec
déception et désillusion! » §

Vincent Manuel
Indosuez Wealth
Management

La percée du non coté
Le risque fait moins peur! À la
recherche d’un supplément de
rendement dans un environne­
ment où les placements de taux
ne rapportent plus rien, les
épargnants se sont tournés vers
le non coté. Une classe d’actifs
qui investit au capital de jeunes
entreprises innovantes à haut
potentiel de croissance. Son en­
cours atteint plus de 10 000 mil­
liards d’euros selon les calculs
de la BRI, avec un rendement
de plus de 17 % par an au cours
des dix dernières années.
Le concept du capital­risque, ou
capital investissement – autre
nom du non coté – est né, rap­
pelle Philippe Crevel, du Cercle
de l’épargne, d’une analyse
d’un professeur français de ma­
nagement à Harvard, Georges
Doriot, cofondateur de l’Insead.
Il s’est développé outre­
Atlantique, où il est à l’origine
des Gafam, puis en Europe et
en Asie. 7 des 10 plus grandes
entreprises du monde ont été
financées par le capital­risque.
Les énergies propres, l’espace,
les biotechnologies sont
ses nouveaux terrains de jeux.
Une expansion qui fait peur
tant cette activité déborde
d’argent, au point d’avoir des
difficultés à trouver des sociétés
dans lesquelles investir § L. A.
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