Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1

O merci! ma prière ira mieux au Seigneur!...
Elle était à genoux, et le son angélique
De sa voix me venait ainsi qu’une musique
Et son front virginal, relevé vers les cieux
M’apparaissait brillant sous ses flots de cheveux.
Que je voudrais ouïr sa voix dont je raffole
Me parler à présent son langage créole!
Qu’importe si la mer, de plus fort en plus fort
Vient briser en grondant contre le haut sa bord;
Qu’importe si, la nuit, nul astre ne s’allume
Du dôme de ce ciel toujours couvert de brume;
Si l’alcyon souvent prédit l’orage aux flots
Et jette la pâleur au front des matelots!...
Mon Dieu! si je l’avais à mes côtés assise,
Livrant sa chevelure au souffle de la brise.
Sa bouche à mes baisers et ses yeux à mes yeux...
Non, je n’envierais? plus d’autre bonheur aux cieux!
Notre enfant sur mon cœur, mon front sur son épaule,
Ah! je m’endormirais au son de sa parole!...
S’il est doux de s’asseoir à son humble foyer
En un cercle d’amis prompts à vous égayer,
Combien il est plus doux d’être aux pieds de sa femme
De bercer son enfant, cette âme de son âme
Sur ses genoux, le soir, et de voir dans ses yeux
Percer tout le bonheur qu’il éprouve, joyeux
De se trouver toujours entre ceux qui l’adorent,
De voir sous vos baisers des roses qui colorant,
Ses deux lèvres d’enfant, et d’entendre parfois
Son rire se mêler au bruit de votre voix...
Quel bonheur infini, que le bonheur d’un père!
Sa femme et ses enfants, c’est le ciel et la terre


Calme, calme toujours, retiens ton souffle, ô vent,
Vent qui nous vient de l’occident,
Dors, dors sur la vague légère,
Tu m’emportes trop vite à la terre étrangère...


BASSES-PYRENEES


Comment donc ai-je fait pour vous abandonner?
Quel besoin, quel esprit a donc pu m’entraîner
Loin de vous, mes foyers, loin de vous, mes campagnes?
Quel attrait si puissant peut-elle avoir, la mer,
La mer sans frein, la mer qui se dresse dans l’air

Free download pdf