Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1

Doute presque du ciel à cause de la femme.
Ah! j’ai souffert assez; j’ai le cœur labouré
Et j’ai le front meurtri comme ton sein sacré
Lorsque tes fils, luttant contre la tyrannie.
Tombaient en te nommant dans leur triste agonie.


Oh! oui; j’ai bien souffert de la femme que Dieu
Créa pour nous aimer toujours en ce bas lieu!
La femme! hélas! – vois-tu l’oiseau dans ses caprices
Qui chante et va chercher de nouvelles délices
En ses migrations de climats en climats
Oubliant les gazons qu’hier encor ses pas
Ont foulés, l’atmosphère où ses ailes soyeuse
Ont dans ses jeux tracé des spirales joyeuses?
C’est ainsi qu’elle fuit en vous laissant le cœur
Vide d’affections, incrédule au bonheur.


Et c’est le doute alors qui vient poser son prisme
Entre le monde et vous; et puis le Fatalisme
Vous berce entre le ciel et l’aveugle Destin,
Il ébranle le cœur et quand la foi s’éteint...
Oh! quelle perspective! où donc est l’espérance?
Cependant, à travers tant d’écueils, de souffrance,
Malheur, cent fois malheur à qui doute de Dieu!
Mes rêves, mes pensées, sont des charbons de feu,
Mon front bout sous leur flamme... oh! hâte-toi Génie;
Oh! viens sauver mon cœur de l’athéisme impie!


Non! j’en jure par toi, d’angoisse et de douleurs
Tu n’accables jamais, *** adorateurs!
Non! non! – et si contr’eux il surgit dans la vie
Quelques hommes méchants, aimant la calomnie,
Envieux de la gloire et du bonheur d’autrui,
Fatigués de croupir dans un monde sans bruit,
Et dont la haine enfin, par la critique infâme,
En ternissant leurs jours les blesse et les diffame,
Quand leurs yeux sont fermés dans la nuit du tombeau,
Alors toi seul, Génie, allumant ton flambeau,


Et voilant ton front triste, et l’âme désolée,
Tu viens t’agenouiller seul à leur mausolée!
Sur tes lèvres leurs noms n’ont plus rien de mortel
Et leur cher souvenir, ainsi qu’un arc-en-ciel,
Brille au fond de ton cœur, et tu transmets leur gloire
Et, leurs humbles vertus au creuset de l’histoire.
Puis, un jour la Patrie, oubliant leurs malheurs,

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