Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1

“Resplendissants d’éclat et de gloire profonde.


“Prends ton casque, ô Génie, où flotte un noir cimier
“Plus noble que la flèche au front de mon Palmier,
“Va t’asseoir sur les pics de nos vertes montagnes,
“Et, de tes regards d’aigle embrassant nos campagnes
‘Et l’immense archipel, du haut de tes gradins
“Veillent sur nos enfant et leurs jeunes destins;
“Que ton front couronné des foudres de l’orage,
“Superbe et menaçant, éloigne du rivage
“Où dorment nos cités la guerre et le fléau,
“Et laisse croître en paix le peuple en son berceau.”


Je le vis ceindre alors ton front d’une auréole
Et ses mains rattacher en plis sur ton épaule
L’étendard rouge et bleu qu’il suivait aux combats:
Je vis s’agenouiller à tes pieds ses soldats,
Et, tes puissantes mains sur leurs fronts ***,
Comme aux champs on voit l’aube épandre ses rosées
Sur ces jeunes martyrs des révolutions
Tes lèvres murmurer des bénédictions;
Puis, d’un vol tu revins vers la terre bénie
Que ton cœur lui promit de veiller, ô Génie!


*** : Text not readable


A L’AN 1838

Te voilà donc passé comme ceux que tes jours
Ont enfin dans la tombe entraînés pour toujours;
An maudit, le voilà, semblable à tes victimes.
Disparu pour jamais au fond de ces abîmes
D’où plus rien ne remonte au monde des humains.
Espoir, plaisir, bonheur s’effacent sous tes mains.
Toutes nos voluptés tombent l’une après l’une.
Tu n’as rien respecté, pas même l’infortune!


Passe, passe, pour moi je ne puis te bénir!
Je voudrais oublier jusqu’à ton souvenir;
Car tes pas sur mon front ont laissé leurs empreintes
Et mon cœur brûle encor de tes chaudes étreintes.
Chaque heure de tes jours, chacun de tes moments
Ont pour moi soulevé bien plus d’événements
Qu’un navire de flots sous sa lourde carène,
Ou qu’un char de poussière et de bruit dans l’arène.

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