Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1

Oiseau de notre sphère, à votre souffle éclos?
Ces pages qu’au lecteur insouciant je livre,
Comme le ruisselet aux mers livre ses flots?


A quel autre qu’à vous qui fûtes notre maître,
Et, plus tard, notre guide et notre conseiller,
A quel autre qu’à vous qui les avez fait naître,
Dédirais-je ces vers que d’autres vont railler?


Sur la plage où du flot on suit les folles danses,
Quand vous alliez rêver un volume à la main,
Du chantre de Milly les douces “Confidences”
Vous inspiraient des chants redits le lendemain.


Et, tandis qu’à vingt ans, en lisant Lamartine,
Dans votre cœur, pour lui, naissait l’amour sacré,
Malgré nos dix printemps, dans notre âme enfantine,
Votre nom grandissait de prestige entouré.


Enfant, nous écoutions, l’âme sereine et gaie,
En sons harmonieux votre cœur s’épancher;
Ces vers que, maintenant, notre lèvre bégaie.
Pour vous dire merci, vont bien loin vous chercher.


Journaliste, tribun, puis chantre de nos gloires:
Ignace Nau, Milscent, Boisrond, Coriolan.
Votre nom est resté dans toutes les mémoires,
Tous les cœurs, vers le vôtre, ont pris un noble élan.


Les flots vous poussent loin de la rive chérie,
Mais de nos cœurs, ami, rien ne peut vous bannir.
Je vous offre ce livre, écho de la patrie,
Dont l’exil rend encor plus cher le souvenir.


Ne vous étonnez pas si, jusqu’en cette France
Où votre nef s’endort loin des vents querelleurs,
Compatriote aimé, grandi par la souffrance,
J’ose vous égayer de mes Rires et Pleurs.


Oswald Durand, 1869.

SONNET-PRÉFACE

Ainsi qu’à l’occident, lorsque le soleil pâle
S’amincit par degrés et plonge dans les flots,
Des flocons empourprés, brillant au ciel d’opale,

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