Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1

Sous la verte feuillée entrelacer leurs ailes;
Le zéphir qui frémit la fait frémir aussi;
C’est alors que de Dieu la voix dit: « Hors d’ici! »


Ils s’en allèrent donc, l’un, la tête baissée,
Tenant sur le gazon sa paupière fixée,
Comme pour y chercher son bonheur envolé,
Songeant avec douleur au beau ciel étoilé;
L’autre, la femme forte, avec sa voix sonore,
Lui disant: « Nous avons une espérance encore,
« Car, auprès du travail, âcre fruit des douleurs,
« Du sombre enfantement, de la mort et des pleurs,
« Il nous reste l’amour, cette vive étincelle,
« Que nous avons ravie à la flamme éternelle! »


Mais Dieu voulait punir et non pas consoler.
Or, tandis que la femme, avec son doux parler,
Allégeait pour Adam le fardeau de la vie,
Celui-ci caressait une biche asservie
Qui suivait tous ses pas, qui lisait dans ses yeux,
Et s’égayait soudain quand il était joyeux.
Alors Ève sentit que le froid d’une lame
Lui passait dans le cœur et lui traversait l’âme:
« Tu l’aimes plus que moi! » -- dit-elle à son époux,
En lui montrant du doigt la biche aux yeux si doux.


C’est que le Maître, aussi, pensait à l’étincelle
Qu’ils venaient de ravir à la flamme éternelle.
Alors, pour être sûr de la punition,
A côté de l’amour, céleste passion,
Dieu venait de placer, d’un mouvement rapide,


« La sombre Jalousie au teint pâle et livide! »


LA VOIX DE LA PATRIE


A Massillon Coicou.

I.

Quand le palmier, sous le vent qui l’effleure.
Agite ses verts rameaux,
Allons ensemble, ô poète! c’est l’heure
De rêver sous les ormeaux!

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