Nous t’enseignons aux accents de la lyre!
--Toi, Nature, inspire-nous!
Nous préférons à tout ce que le monde
Appelle félicité,
Les bois touffus où la paix est profonde,
Où l’oiseau s’est abrité...
IV.Pour la patrie
Et ses douleurs,
Quelle élégie
Dira nos pleurs?
Peux-tu décrire,
O faible lyre,
Tous nos malheurs?Terre fertile,
Beaux paradis,
Verdoyante île,
Toi qui, jadis,
Subis l’outrage
De l’esclavage,
--Dis-nous, oh! dis!V.Qui nous inspirera?... – Sera-ce Dessalines
Dont le hardi courage a chassé l’étranger?
Qui nous légua ton sol et tes vertes collines
Où fleurit en tout temps l’élégant oranger?
Faut-il dire plutôt à l’ogre Bonaparte:
« Qu’as-tu fait de Toussaint, l’immortel précurseur? »
Et, fier républicain de notre jeune Sparte,
Devrons-nous lui lancer notre flèche du Parthe,
Jusqu’au delà du Temps et de la Mort, sa sœur?...
LA VOIX :-- « Non! mais faites vibrer vos cordes argentines
Sur les hideux tableaux qu’offre notre pays,
Et, racontant à tous nos guerres intestines,
Parlez de ces tyrans des valets obéis!
Ou bien si Juvénal, près de lui vous attire,
Jetez au loin le luth aux sons mélodieux,
Et fouettez jusqu’au sang, du fouet de la satire,