Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1
Où nous étions.
Puis l’Égérie
Cria: « Patrie! »
--Et nous chantions:

--Salut, ô plaines!
O verts gazons!
Tièdes haleines!
Bleus horizons!
Et vous, prairies
Toujours fleuries,
Causons! causons!

A LA VILLE DE SAINT-MARC


« Saint-Marc est une touchante
petite ville de poète, couchée silencieuse et
triste au pied de ses hautes montagnes et qui
rêve en écoutant le murmure des vagues de
sa baie profonde. »
(Delorme)

I.

O ville de poète où la brise est si douce!
Où les fleurs, plus qu’ailleurs, ont un parfum si pur!
Où chantent les saras; où l’on dort sur la mousse,
Afin de contempler un éternel azur!
O baie! il me souvient du ton clair de tes ondes,
Des légers corallins, seuls biens des matelots,
Des vers que je disais sur tes vagues profondes,
Lorsqu’avec Bertita je voguais sur tes flots!
Faut-il que ce beau temps qui me rendait poète
Ne soit plus, ô cité! qu’un lointain souvenir,
Et qu’aujourd’hui, ma lyre à ce point soit muette,
Qu’avant de commencer mes vers doivent finir!


Il me souvient, Saint-Marc, des longues promenades
Que nous faisions à deux, lorsque tombait le jour;
Lorsque les rossignols, brodant leurs sérénades,
Se cachaient aux lueurs de l’astre de l’amour.
Nous laissions loin de nous la radieuse route,
Pour aller, ô beau ciel! sur le pont nous asseoir,
Et regarder la lune illuminant ta voûte
Et mirant son front pâle au limpide miroir.
Il me semblait alors que tes vives étoiles

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