Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1
« Son souffle vous rendra l’azur!

« Avez-vous vu parfois une forêt inculte
« Où jamais nul pied n’a posé;
« Où les ronces ont l’air de lancer une insulte
« Au champ de sueurs arrosé;
« Où croit en sa laideur l’arbre à l’ombre fatale,
« Le suc mortel gonflant ses nœuds;
« Où le marais fétide, en son luxe s’étale,
« Rempli d’arbustes vénéneux;
« Puis vient le laboureur. En avant, la cognée!
« La moisson jaunira l’été.
« Derrière la charrue, au travail résignée,
« Marche à grands pas la liberté.
« Frères, votre heure arrive. En avant donc! Courage!
« Cubains, si votre ciel si pur
« S’assombrit quelque temps, Dieu chassera l’orage;
« Son souffle vous rendra l’azur!


« Sous le joug des colons, maîtres impitoyables,
« Nos ancêtres courbaient le front;
« On inventait pour eux des peines effroyables,
« Doublant la douleur de l’affront.
« On les jetait aux chiens; pour comble d’infamie,
« On prostituait leurs enfants;
« Et la prostration, de sa main ennemie,
« Les ployait sous les triomphants.
« Puis, tout à coup, un cri retentit des collines,
-- « Ce cri qui renverse les rois!—
« Et Toussaint Louverture et le grand Dessalines
« Rendent à l’homme noir ses droits!
« C’est bientôt votre tour, ô mes frères! Courage!
« Cubains, si votre ciel si pur
« S’assombrit quelque temps, Dieu chassera l’orage
« Son souffle vous rendra l’azur!


CES ALLEMANDS


Quand le tigre cruel eut déchiré sa proie,
Le fort et superbe lion;
Quand, le mufle rougi par les restes qu’il broie,
Oubliant la loi du talion,

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