Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1
Sur nos fronts le pied de ces rustres,
Plus lourd que le pied des colons?

Non, tu ne mourras pas, ô liberté! –Quand même,
Sous le souffle d’un vent mortel,
Nous verrions se flétrir ce palmier, ton emblème,
Nos cœurs resteraient ton autel!


Non, tu ne mourras pas! Si des mains assassines
Osent couper ton noble tronc,
Toussaint te nomme l’arbre aux vivaces racines:
Tes verts rameaux repousseront!


O mes frères, les noirs! rappelons-nous nos pères,
Héros-martyrs des premiers jours,
Qui prirent corps à corps les gros colons prospères
Et les chassèrent pour toujours!


Rappelons-nous Capoix –l’homme du fort Vertières.—
Où sont Leclerc et Rochambeau,
Ces terribles guerriers, dont les troupes altières
Trouvèrent chez nous un tombeau?


Et, fils de ces hommes sublimes,
Ne pouvant pas, faibles aiglons,
Franchir comme eux les hautes cimes,
Ne restons pas dans nos vallons!
Il est encor d’autres batailles
Qui sont mieux faites pour nos tailles.
Ces vieux héros vont nous guider.
Ils nous ont donné notre histoire,
Nous liberté, --leur victoire, --
--Sachons lutter pour les garder!
Nous n’avons plus, nous, faibles êtres,
A courir par monts et par vaux,
Combattant pied à pied les maîtres,
Sans armes pour ces grands travaux;
A verser pour l’indépendance
Larmes et sang en abondance;
A faire la « Crète-à-Pierrot »!
--Ils ont écrit ces épopées!
N’ayant que leurs fers pour épées!
--Notre orgueil ne va pas si haut.

Nous avons, --c’est notre partage, --
Pour rester dignes des patrons,
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