Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1

Je laisserais ma famille...
Mais, suis-je fou pour oser
T’offrir, ô Rose,
Si peu de chose
Pour un baiser!


Pour ton amour chaste et pu,
J’offre bien plus que ma vie,
Famille, et place en l’azur :
--Je laisserais la patrie,
Hélas, où j’ai vu le jour!
N’est-ce pas Rose,
Beaucoup de chose
Pour ton amour ?...


A QUI CROIRE

Près du mangier fleur qui chante sous la brise,
Le ruisseau gazouilleur murmurait sa chanson ;
La feuille du palmier, sous le vent qui la frise,
Mêlait de doux accords à ceux du vert buisson.
Tout chantait près de la : mais Manoune, la noire,
Restait triste et pensive au bord du frais ruisseau,
Disait tout bas, de peu d’effaroucher l’oiseau ;
« Si Pierre m’a trompée, à qui donc faut-il croire ?... »


--Enfant, crois à l’éclat du jour!
A la fleur, des l’aurore éclose!
Crois à ton beau ciel! crois à toute chose!
Mais fuis l’inconstant qui parle d’amour!

-« C’était sous le manguier dont l’épaisse feuille
Berçait mon doux sommeil et mes rêves d’enfant ;
Par mon ange gardien, tout à coup réveille,
Je vis Pierre penche vers moi, l’œil triomphant!


--Ah! comme j’enviais sa chevelure noire,
Ombrageant son front brun, plus pale que le mien!
Il sut gagner mon cœur dans un seul entretien !...
Maintenant s’il me fuit, à qui donc faut-il croire ?...


__Enfant, crois à l’éclat du jour!
A la fleur, des l’aurore éclose!
Crois à ton beau ciel! crois à toute chose!
Mais fuis l’inconstant qui parle d’amour!

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