Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1

L’improvisation pleurant les dieux antiques,
En sons sourds, sibyllins, du gosier des sambas.




Dans le fond où Legba gouverne les yeux mornes,
Au pied su saint autel qu’entourent les houncis
Dont les lugubres chants d’entendent dans les mornes,
On conduit le bouc noir, le bouc à quatre cornes,
Qui penche sont front ceint de rubans cramoisis,
Au pied saint autel qu’entourent les houncis,
Dans le fond où Legba gouverne les yeux mornes.


Une sainte terreur emplit le lieu divin.
On ne voit que l’éclair de la mortelle lame.
Pour plaire au dieu vaudoux, le grand prêtre devin
Donne à boire aux élus le rhum mêle de vin,
Brise le vase rouge et fait envoler l’âme...
On ne voit que l’éclair de la mortelle lame...
--Une sainte terreur emplit le lieu divin.




Sur le morne lointain, semé de blanches cases
Toujours le tambour dit le chant mystérieux
Mais l’antique vaudoux, aux magiques extases
Plus n’égorge le bouc, plus ne brise les vases.
Les papas ne sont plus, qui battent, furieux,
Le tambour qui rugit le chant mystérieux
Sur le morne lointain, semé de blanches cases.


ÉPITRE


A une femme charmante qui confessait sa haine pour l’auteur.


Je sais qu’il n’est à votre cœur
Qu’un seul sentiment que j’inspire:
--La haine! –Eh bien! tel est l’empire
De votre air hautain et moqueur,
Que, vrai, j’adore votre haine!
Et, s’il vous plaisait, ô ma reine,
De commander, -- j’eusse obéi,
Trop humble pour être rebelle,

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