Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1

Trop fier d’être par vous haï,
Quand, surtout, vous êtes si belle!


Quels avantages vous avez
Sur votre esclave, chère dame!
Vous êtes belle à damner l’âme;
Riche, aimable; puis, vous savez
Au moins ce que votre âme éprouve!
Mais moi, poète, je ne trouve
Rien pour peindre ce que je sens.
Loin de vous haïr, il me semble
Que je vous aime... --O dieux puissants!
En le disant, comme je tremble!


D’autres fois, --étrange animal
Que le poète! –je veux croire
Que je vous hais, et que ma gloire
Serait de vous vouloir du mal.
--C’est insensé, car je suis pauvre,
Et ne peux tirer sur Hanovre.
« Le moindre petit ducaton »...
--Le riche avec le prolétaire!
--C’est oublier le vieux diction:
--Pot de fer contre pot de terre!


Enfin, voici mon triste cas:
--Poète, en vous, j’aime la femme,
Car vous êtes belle, Madame!
--Comme homme, je ne vous hais pas;
--Pauvre, je décline la lutte
--Contre vous, prévoyant ma chute.
Que me reste-t-il? –Implorer
A deux genoux votre indulgence;
Pitié! l’on veut vous adorer!
Grâce! l’on est dans l’indigence!


CHANTEZ, OISEAUX


A Linnée Miot.

Mes oiseaux de palmistes
Chantent là-bas dans les tamariniers.
Chantez! nous sommes tristes.
Égayez donc les pauvres prisonniers.

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