Poetry of Revolution: Romanticism and National Projects

(Sean Pound) #1

Alors, vous étiez beaux! vous gardiez l’attitude
Des vengeurs de la liberté ;
Vous étiez grand alors, sans cette platitude,
Sans ce mépris de l’Equité.


Vous poussiez de longs cris de haine, d’anathème,
Contre ces grands, contre ces forts,
Qui foulent sous leurs pieds les lois de l’Honneur même !...
Vous étiez sublimes alors!


Vous n’aviez que dédain pour des peuples qui grouillent
De géants prêts au vil larcin,
Prêts à mettre a la gorge, en même temps qu’ils fouillent
La poche, un poignard d’assassin !...


Et c’est avec orgueil que votre voix proclame
Les Washington et les Franklin,
Dont le rayonnement ne vous meut rien dans l’âme,
Et dont vous hâtez le déclin!


Ah! combien doivent donc tressaillir ces grands hommes,
Jusques au fond de leur tombeaux,
Quand vous ne menacer, oubliant que nous sommes,
Nous aussi, fils de tels héros!


Ah! combien doivent-ils gémir de vous entendre
Nous traiter d’un air dédaigneux,
Nous, les fiers rejetons de ceux qu’ils durent prendre
Pour mieux lutter, pour vaincre mieux !...


Aussi dans nos esprits, voyant que ces génies
Qui de vos élans sont témoins,
Le sont encor, surtout, de vos ignominies,
Nos cœurs saignants, souffrent bien moins.


Car, dans tous ces accès où, pareils à tant d’autres,
Vous vous montrez lâches et fous,
Nous en appelons moins à nous aïeux qu’aux vôtres
Des attentats commis par vous!


CAUCHEMAR


L’étranger insulteur : voilà mon cauchemar.
Oui, la Force, agitant son farouche étendard,
Voulant que la justice a ses pieds s’humilie,

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