Courrier International (2022-02-17)

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Au coeur
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Au cœur de la vague
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Courrier international — n 1633 du 17 au 23 février 2022


Les déis du sommet Europe-Afrique
●●● Ces 17 et 18 février
se tient à Bruxelles le sixième
sommet des chefs d’État
et de gouvernement
de l’Union européenne (UE)
et de l’Union africaine (UA).
Et les ambitions sont grandes,
car il s’agit ni plus ni moins
que de “réviser complètement”
la relation UE-Afrique, selon
les mots d’Emmanuel Macron,
qui a pris l’initiative de cette
rencontre. Avec ce sommet,
le président français veut
“reforger un New Deal
économique et fi nancier
avec l’Afrique” et “établir
un véritable système de paix
et de prospérité pour renforcer
les investissements dans
les économies africaines”,
rappelle African Business.
Un “avenir partagé” qui
prendra l’aspect concret
de discussions pour défi nir
également “une architecture

de paix et de sécurité
renouvelée”, selon
le programme du sommet.
La situation au Sahel sera bien
sûr discutée. D’autant
qu’“Emmanuel Macron peine
à faire émerger la Task Force
Takuba alors que se posent
de plus en plus dequestions
sur l’avenir delaforce
Barkhane”, analyse LaTribune
Afrique. L’opération Takuba
a été lancée en mars 2020
avec plusieurs pays européens
(Allemagne, Belgique,
Danemark, Estonie, France,
Grèce, Norvège, Pays-Bas,
Portugal, République tchèque,
Royaume-Uni, Suède, Italie,
Roumanie). Or elle vacille
depuis que le Mali a demandé
au Danemark, le 24 janvier,
de retirer ses 90 soldats
à peine arrivés, arguant que
“ce déploiement est intervenu
sans son consentement”,

rappelle Maliweb. En outre,
si la Belgique et les Pays-Bas
ne s’impliquent qu’a minima,
l’Allemagne, elle, a refusé
d’y envoyer des forces.
“L’Europe pourra-t-elle venir
au secours d’une France
quis’ensable dans le dossier
malien?” interroge
La Tribune Afrique, tandis
que Maliweb se demande si
cette exigence de retrait faite
au Danemark n’a pas été
“une déclaration de guerre
par procuration à la France”.
Quoi qu’il en soit, “le Mali
n’ira pas à Bruxelles”, indique
la Deutsche Welle, qui
précise qu’outre le Mali,
la Guinée et le Burkina Faso,
deux autres États de la région
sahélienne dirigés
par des militaires
putschistes, seront absents.
Tous ont été suspendus
par l’Union africaine.

préoccupés par les signaux récents de
la junte”, déclarait cette semaine
à EFE [l’agence de presse espa-
gnole] une source diplomatique
française. L’idée est de mainte-
nir les opérations antiterroristes
au Sahel, mais avec un rôle plus
important des forces locales.
La France est intervenue au
Mali en janvier 2013, sous la pré-
sidence du socialiste François
Hollande, afi n de stopper l’avan-
cée des djihadistes : en un temps
record, l’opération Serval est par-
venue à reprendre des villes emblé-
matiques comme Tombouctou,
aux mains des extrémistes. Le
1 er août 2014, la France a trans-
formé l’opération Serval en opé-
ration Barkhane, avec l’appui de
partenaires européens comme
l’Espagne, et elle a étendu son
rayon d’action à d’autres pays du
Sahel comme la Mauritanie, le
Burkina Faso, le Niger et le Tchad. 
Mais voilà des mois que la
France s’enlise dans le conf lit
sahélien et, l’été dernier, elle a
annoncé avoir pour objectif de
réduire sa présence militaire au
Mali. Celle-ci passerait, d’ici à 2023,
de 5 000 hommes à 2 500 ou 3 000.
Plusieurs missions internationales,
dotées de contingents militaires et
d’eff ectifs de sécurité, convergent


sur le territoire malien afi n de
lutter contre le djihadisme et d’ap-
porter des renforts aux forces
locales : d’une part, la Minusma,
sous l’égide de l’ONU, composée
de 18 000 hommes ; d’autre part,
la mission EUTM Mali [mission de
formation de l’Union européenne
au Mali], supposée entraîner l’ar-
mée malienne, forte de 4 800 mili-
taires. L’opération Barkhane
compte actuellement 4 800 sol-
dats, et elle intègre une compo-
sante européenne, la force Takuba,
qui comprend 900 soldats des
forces spéciales. Ce à quoi viennent
s’ajouter les 5 000 hommes de la
force conjointe Sahel, à laquelle
participent les pays de la région.

Maillage complexe. Résultat,
le Mali est l’un des pays qui
accueillent la plus forte concen-
tration de forces internationales,
en un maillage complexe. “ L’u n
des principaux problèmes avec les
forces étrangères, c’est qu’elles ne
comprennent pas le contexte de la
violence, déclare à Foreig n Polic y
Ibrahim Yahaya Ibrahim, ana-
lyste pour le Sahel de l’ONG
International Crisis Group. Car
il s’agit d’une violence très enraci-
née localement, avec beaucoup d’as-
pects complexes entre les diff érentes

communautés. Au moins, les Français
parlent une langue que certains
Maliens comprennent [17 % de la
population est francophone].”
S’ils veulent repenser leur pré-
sence militaire [dans la région], les
Européens vont devoir s’appuyer
sur une force “plus discrète, plus
imbriquée avec les armées locales, et
qui respecte les sensibilités locales”,
selon des propos recueillis par
l’EFE. L’Espagne est partisane
d’analyser de façon “sereine et
objective” la situation d’EUTM
Mali, un contingent dont elle est
le plus grand contributeur (plus
de 500 soldats) après la France.
En pleine présidence française
de l’UE, et à moins de trois mois
de l’élection du prochain locataire
de l’Élysée, un retrait français
du Mali serait très préjudiciable
à l’image de Macron qui, même
s’il n’a pas encore fait d’annonce
offi cielle, sera, de l’avis général,
candidat à sa propre réélection.
Un tel retrait signifi erait l’échec
de la mission de lutte antidjiha-
diste au Sahel, déployée depuis
près de dix ans. Or la perspective
d’un rapide départ des troupes,
comme en Afghanistan, est de
plus en plus probable.
—Rosa Meneses
Publié le 6 février

Contexte

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