Ann.] SOCIETYOF BIBLICAL ARCHEOLOGY. [1890.
pourtantils ont cru pouvoir placerl'inscriptionau iv ou v siècle,
et la pièce B dans le vir" :—ce qui étonne vivementM. Chwolson.
Les raisons avancéespar M. Lenormant lui paraissent insoutenables,
et il ignore cellesqui ont servi de base à Euting poursa fixation de
date. Il va jusqu'à admettre que Lévy mêmea indiqué la voie
pour dater l'inscription A, la plus anciennedesquatreprésentes,
sanstoutefoisfairebonusagede ses indications exactes. Dans son
analysepaléographiquede l'alphabet de cette inscription(p. 478),
Lenormant a démontré quela plupart des formes de ces lettres se
retrouventsur les monnaies des satrapes, sur la pierre de Carpentras
et d'autres monumentssurnomméségypto-aramééns: quelques-unes
des lettresressemblent à celles des inscriptions palmyréniennes.
Mais,commeles premiers monumentsprécités remontentau iv et
au 111e siècles avantJ. C-, tandis que les derniers proviennentdes 1"
au m siècles aprèsJ. C, on en tire la déduction naturelleque
l'inscriptionA appartient au 1er siècle de l'ère chrétienne,c'est-à-dire
à un moment où beaucoup d'anciennes formesaraméénnesse sont
encoreconservées,où les alphabets ayant l'araméénpoursouche,le
haurano-nabatéén,le palmyrenien, en fin le carré, ne sont pas encore
séparésd'unefaçontranchée.
Par conséquent,si dans les monuments en caractères carrés,
les lettres paléographiquementcaractéristiquesoffrent tellesfprmes
qui plus tardont disparu, maissontidentiquesou au moins très sem
blablesaux lettres correspondantesdes alphabets congénères,de tels
monumentsne peuvent appartenirqu'auIer siècle, ou au plus tardau
11e siècle de l'ère chrétienne,dit M. Chwolson. De plus, on sait que
les hastes (crocs) supérieures deslettres3, "f, n> 2> "li et fl. dans
l'alphabetaraméén,proviennentdes formes originairesde ces lettres
en phénicien. En outre, on sait que ces pointes dans les dits
alphabetsde seconde génération se sont successivement émoussés,
jusqu'àdisparaîtrecomplètementplustard. La conséquence natur
elle à tirer de ce fait, c'est que les monuments en caractères carrés,
où les hastes sontplusou moins pointues,doiventêtre d'une époque
antérieureà ceux où ces marques sontplusou moins effacées. Si
l'on compare par exemple l'inscriptionA avec celleditedes Beni-
Hezir("Vïn "M),°PX est & Peu Pres du Ier siècle de J. G, on
remarqueque l'indiced'ancienneté en question xessort beaucoup
plusnettementdansla première que dansl'autre. Dans l'inscrip
tion A, le 3.. très souvent, puisles "f, H» 2 et "V sont sans cesse
pourvusde ces pointes, dontil n'a été conservé que de faibles traces
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