14 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
sous-marines de Méditerranée réellement
protégées. Seules 36 espèces (toutes citées dans
les conventions internationales ou les protections
européennes dans les sites Natura 2000) sont ainsi
réellement protégées dont 28 cétacés et tortues
marines.
Suggestions de protection émanant de
l’organisation non gouvernementale UICN.
Un cinquième ensemble d’espèces à protéger
a été dressé depuis 1964 par une association
internationale : l’Union Internationale pour la
Conservation de la Nature (UICN). C’est la « liste
rouge ». Elle fait état, au niveau planétaire, d’espèces
qu’il convient de préserver en fonction de critères
pertinents de rareté et d’évolution temporaire de
leur population. C’est l’inventaire mondial le plus
complet sur l’état de conservation des espèces. Cette
liste est régulièrement mise à jour. Les espèces sont
classées dans 9 catégories très bien discriminées par
des définitions élaborées et pragmatiques : éteinte,
éteinte à l’état sauvage, en danger critique, en
danger, vulnérable, quasi menacée, préoccupation
mineure, données insuffisantes, non évaluée. La
liste rouge n’a aucun cadre juridique.
Redondances et faiblesses des textes
juridiques.
Un grand nombre d’espèces identiques se trouvent
dans les listes des 4 conventions internationales.
La liste la plus étendue est celle de Barcelone (les
mêmes espèces sont citées par l’IUCN). En France,
toutes les conventions internationales et leurs listes
d’espèces ont été transcrites dans des décrets. Dans
ces listes un grand nombre d’espèces marines de
Méditerranée n’ont jamais été observées devant
nos côtes. Ces textes mentionnent de nombreux
paramètres juridiques impliquant que toutes les
espèces citées (en dehors de celles de Washington)
ne sont pas vraiment protégées en France!
Les listes d’espèces citées dans les conventions
internationales comportent de multiples erreurs
(espèces confondues avec d’autres, anciennes
dénomination des espèces, erreurs d’orthographe).
De même, la justification de la protection de
certaines espèces peut être mise en doute. Pour
plusieurs espèces, citées dans les textes juridiques,
présentées et illustrées dans ce livre, nous dévoilons
certaines de ces failles.
L’innovation « Méditerranée Mer Vivante »
Dans les précédentes éditions de « Méditerranée
Mer vivante » des encarts signalaient dans quelles
conventions ou arrêtés chaque espèce était
mentionnée. Afin de simplifier cette présentation,
pour chaque espèce protégée par un texte juridique
et illustrée dans ce livre, nous indiquons par des
initiales stylisées dans quel texte juridique elle
est citée (Ba pour Barcelone, Be pour Berne,
Bo pour Bonn, Wa pour Washington, Na pour
Natura 2000 en mer et F pour les arrêtés publiés
en France).
De l’inscription dans des textes juridiques à la
protection en mer
Une protection efficace et pertinente d’une
espèce nécessite un suivi (de l’effectif, du taux de
reproduction, de l’aire de répartition etc.). C’est
très loin d’être le cas pour la majorité des espèces
mentionnées dans les conventions internationales.
Il convient aussi de développer des actions de
sensibilisation (expliquer pourquoi on protège
l’espèce, la faire connaître : ce livre issu d’une
concertation bénévole et citoyenne en est un
exemple).
De plus, la règlementation doit être suivie de