Méditerranée Mer Vivante 20e édition

(jfmeinesz) #1

Espèces protégées La Flore 23


Protégeons ces espèces menacées


Sur un effectif approximatif de 1200 espèces
d’algues visibles à l’œil nu présentes en
Méditerranée, la Convention de Barcelone
propose une liste d’espèces menacées en
Méditerranée ; elle mentionne 56 espèces d’algues
dont trente-deux représentantes du genre
Cystoseira ( p. 29 à p. 31). Moins complète, la
convention européenne de Berne cite 12 espèces
d’algues méditerranéennes « à protéger » dont
cinq cystoseires, une seule d’entre elles n’est pas
mentionnée dans la liste de Barcelone).
Comme il est de règle dans le droit international,
la ratification et la retranscription d’un accord
international à un niveau national n’autorisent
aucune modification du texte original : ni
amendement des listes d’espèces, ni actualisation
des noms d’espèces (en fonction des révisions
de nomenclature), ni élimination des espèces
jamais encore observées devant les côtes d’un
pays signataire. Les listes des algues en danger,
menacées ou à protéger des deux Conventions ont
été ainsi retranscrites in extenso dans des décrets
en France.
Parmi les 17 espèces d’algues des deux listes
(autres que les Cystoseira), une espèce est invalide
(Caulerpa ollivieri) et seulement 9 espèces sont
présentes ou susceptibles de l’être devant nos
côtes dont 6 sont extrêmement rares (les zones où
nous pourrions les rencontrer sont méconnues).


Algue verte


  • Caulerpa ollivieri. Cette espèce décrite
    initialement devant les rivages de la Côte d’A zur,
    devrait être exclue de la liste car ce nom est un
    synonyme de Caulerpa prolifera qui est une algue
    commune et non menacée.


Algues brunes


  • Laminaria rodriguezii. Cette espèce dont les
    lames peuvent mesurer plus de 1 m de long et 20
    cm de large est une endémique méditerranéenne
    qui se développe sur les substrats durs profonds.
    Peu observée devant les côtes continentales
    françaises, en raison de la profondeur à laquelle
    elle vit (entre 60 et 120 m de profondeur) et du
    faible nombre de sites favorables, elle est plus
    fréquente sur la côte occidentale Corse et dans les
    Bouches de Bonifacio. L’espèce est sensible aux
    agressions mécaniques (chalutages, mouillages).


Laminaria rodriguezii

© Marc VERLAQUE

Les algues des côtes françaises de la Méditerranée
menacées selon les conventions internationales

Marc Verlaque, chercheur honoraire CNRS et Charles-François
Boudouresque, professeur émérite Aix-Marseille Université, Institut
Méditerranéen d’Océanographie
[email protected]
[email protected]

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