Valorisation, sensibilisation et éducation 279
Militons pour une mer vivante
La France, l’Italie et Monaco ont signé, le 25
novembre 1999, un accord relatif à la création,
en Méditerranée, d’un « sanctuaire » pour les
mammifères marins, nommé Pelagos. Cet accord
est entré en vigueur le 21 février 2002. Il couvre
87 500 km² d’espace marin situé entre la Corse
( jusqu’au nord de la Sardaigne) et le large des
côtes de Ligurie, de Toscane et de Provence Côte
d’A zur ( jusqu’à Toulon).
Il n’y a essentiellement que 8 espèces de cétacés
(baleine, cachalot, dauphins..) qui fréquentent
la zone de Pelagos, (voir pages 80 à 87 une
présentation des espèces concernées).
Afin de concilier le développement harmonieux
des activités socio-économiques avec la présence
de ces cétacés, une dizaine de résolutions ont été
rédigées en 2006 sur divers aspects de gestion
des populations de cétacés et des facteurs
d’impacts (recherches, suivis, aspects juridiques,
évaluation des impacts par la pêche ou les
transports maritimes) ou leur valorisation (actions
pédagogiques).
Rappelons que tous les cétacés sont déjà très
protégés par quatre conventions internationales
dans l’ensemble de la Méditerranée. Il est
interdit partout de porter directement atteinte à
ces espèces. Les cétacés ne sont ainsi pas mieux
protégés dans l’espace Pelagos! Ce sont les espèces
dont se nourrissent les cétacés qu’il faudrait
protéger dans une aire marine devenant alors
réellement propice à la survie et au repeuplement
de ces animaux très médiatiques. Ce n’est pas
du tout le cas dans le « sanctuaire » Pelagos où
PELAGOS, œuvre de sensibilisation pour mieux respecter les mammifères marins
il n’y a aucune restriction spécifique de la pêche
professionnelle ou de loisir et ce sont les filets
positionnés au large qui sont les pièges les plus
mortels pour les dauphins. Ainsi, la zone Pelagos
ne peut en aucun cas être assimilée à une aire
marine protégée ni à une réserve marine. Même le
terme de « sanctuaire » n’est pas sincère car dans ce
cas il ne correspond pas à ce qu’il suggère. L’Union
Internationale pour la Conservation de la Nature
(UICN) l’a précisé : la protection d’un espace
marin doit s’appliquer à l’ensemble des espèces
halieutiques où à l‘ensemble de la biodiversité
d’une zone définie.
En fait c’est avant tout la sensibilisation des
usagers de la mer qui représente la plus grande
activité du comité de gestion : réunions, tables
rondes, signatures d’accords avec des collectivités
territoriales, commémorations, contacts avec
d’autres réseaux d’éudes des cétacés, chartes,
codes de bonne conduite, recherches de
labélisation et production de labels pour les
bateaux transportant des touristes qui viennent
pour les observer...
Un bulletin annuel - intitulé « PELAGOS » -
est publié par le Parc National de Port-Cros
(représentant la partie française de l’accord).
Ce Bulletin est très instructif pour comprendre
le fonctionnement et la gestion de cette zone
Pelagos. On y trouve aussi toutes les informations
concernant les mammifères marins et les actions
entreprises : fiches descriptives, le point sur les
recherches, échouages, régulation du « Whale-
watching », mesures contre les collisions... Dix
bulletins ont déjà été publiés. Toutes ces actions
vont dans un bon sens : elle valorisent la présence
très remarquée des 8 espèces de cétacés dans ce
large espace méditerranéen.
En savoir plus :
Contacts : [email protected]
http//www.sancuaire.pelagos.org
© Aurélie BLANFUNé