La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

caractérise le pays beti. Il reliait les parents paternels et maternels, permettait de prendre ses distances
sans perdre pour autant le bénéfice du soutien familial. On peut ainsi dire que le Nkul est le lien et l’un
des agents conservatoires les plus efficaces.


L’Arbalète : Nfan ou Mban


Plusieurs personnes parmi les Beti aujourd’hui croient
certainement que les armes à feu ont toujours été les
armes des peuples de la forêt pour aller en guerre ou
pour chasser. D’autres qui ne croient pas en cela n’ont
pas quant à eux idée de ce à quoi ressemblaient les
armes utilisées par les Beti.
Quant à ceux qui ont idée, c’est pour la plupart des
idées vagues, sans conviction, des idées qui parfois
découlent des observations faites par des occidentaux.
Pourtant l’on peut encore avoir la bonne information
car beaucoup de patriarches Beti gardent encore ces
vestiges de leur vie passée avec eux.


Fabrication de L’Arbalète


Elle constituait avec la lance la principale arme des
Beti ; et sa fabrication à première vue simple, banale,
demandait pourtant la maîtrise, la patience et la finesse.
Ainsi, l’arbalète est constituée d’un bois central long
de près d’un mètre et demi (1,50 m), traversé à la
perpendiculaire par un autre bois en forme de demi-
arc, dont les deux extrémités sont reliées par une
cordelette légèrement tendue. Ainsi considérée à
première vue, le Mban est une arme simple, pourtant
tous ces éléments sont choisis avec rigueur et travaillés
avec minutie.
Le bois central est travaillé dans l’arbre appelé «
Mvoma ». Il est taillé de manière que le haut qui doit
porter l’arc soit un peu plus volumineux que la partie
arrière.
Vers le haut, un trou est percé à travers lequel l’on va
passer le bois en arc pour le fixer. Une entaille latérale est faite dans ce bois central à 40 centimètres du
trou qui tient l’arc, et au-dessus de ce bois. Vers le bas, le bois central est fendu jusqu’au niveau de
l’entaille que nous venons de signaler plus haut.
Cette entaille sert au chasseur le temps qu’il vise de tirer sur la cordelette et de l’y fixer. Le tireur bloque
la corde dans cette entaille à l’aide de son pouce. Ainsi bloquée, la cordelette va expulser la fléchette
posée sur une autre entaille plus fine faite le long du bois central à partir de l’entaille latérale. La
cordelette tirée à son maximum, en reprenant sa forme initiale est capable de propulser la fléchette à une
distance d’une trentaine à une quarantaine de mètres à une très grande vitesse.
La fente faite sur l’arrière du bois central sert quant à elle de sûreté. Car le temps de viser, le tireur y
intercale ses doigts qu’il va retirer au moment de lâcher la cordelette qui ira propulser la fléchette. Le
mécanisme pourrait paraître compliqué à priori, mais pour celui qui a été entraîné au tir à l’arbalète, cela
est aussi facile qu’utiliser une Winchester pour un occidental. Ainsi décrypté, il apparaît que chaque
touche faite sur les éléments constitutifs d’une arbalète a un rôle précis à jouer.


Figure 12 : Armes Et Objets Des Beti
1 Arbalète pour Ia chasse aux oiseaux 2.
Carquois correspondant 3. Flèches
correspondantes 4. Lances 5. Coiffure de guerre


  1. Soufflet 7. Siège 8 Parure de séant des
    femmes 9. Flute de raphia
    Morgen (1893) p.54

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