La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

Pour ce qui est du jeune garçon qui atteignait un âge assez avancé sans rien connaître de la sexualité, il
a lui aussi réduit cet âge. Ainsi de nos jours, des jeunes Beti de 16-17 ans connaissent déjà la sexualité,
d’autres sont déjà pères et dans les villages reculés, à l’aube du 20ème anniversaire, beaucoup sont déjà
époux et père d’un ou plusieurs enfants.
Les raisons de ces bouleversements sont une plus grande ouverture au monde extérieur, l’accès aux
publications écrites diverses, à la télévision, à internet, la possibilité de plus en plus grande de voyager
très jeune, la diminution de la pression familiale. Également l’abandon des valeurs Beti à cause de
l’abandon de l’éducation des jeunes ou alors une éducation plus libertine. Toutes choses qui font que
certains parviennent au mariage avec déjà un ou deux enfants sous les pieds.


Quant à l’acquisition d’une
épouse, elle a également
changé ; plusieurs formes
de mariage ont disparu, ou
sont devenus rares : c’est le
cas du mariage par
échange, le mariage par
don pour quelque mérite
que ce soit, mariage par
compensation ou mariage
ou mariage en dommages-
intérêts, ou encore le cas du
mariage par rachat.... (Voir
article sur les formes de
mariage).
Ainsi de nos jours, on
trouve le mariage par rapt ou enlèvement. Il est encore très pratiqué dans certains groupes Beti (mvae,
Ntumu, Bulu...), ou encore le mariage de requête ; il reste la forme la plus pratiquée de nos jours.
Cependant la connaissance de la famille de la fille perd de plus en plus son emprise, son influence. Car
il est désormais courant de voir un mariage où les époux se sont rencontrés au campus, à l’école, en
ville, mettant les deux familles devant leur idylle. De même on rencontre de plus en plus de mariages
entre un jeune Beti et un ressortissant d’un peuple non Beti.
Une autre forme de mariage qui a résisté à l’usure du temps c’est le mariage comme part d’héritage.
Cependant il est de plus en plus réduit au mariage d’un homme avec la veuve de son frère ; l’on
abandonne donc la récupération des épouses de son père. De même que le sororat (remariage d’un veuf
avec la sœur de son épouse, en particulier lorsque cette dernière laisse des enfants en bas âge) est de
plus en plus abandonné, même s’il est encore présent dans les villages, où la conception du monde et la
morale sont restées presque intactes.
L’on relève cependant que le concubinage ou union libre a fait un bond en avant. En effet, il est monnaie
courante de rencontrer dans des villages Beti des couples de personnes dont l’union ne repose ni sur le
mariage civil, ni sur le mariage coutumier. Les conjoints, le plus souvent adultes vivent soit chez la
femme (dans la plupart des cas), soit chez l’homme, ou alors en ville ou le couple loue une chambre, un
studio ou un appartement selon qu’il y a des enfants ou pas. Il faut cependant préciser que de tels cas
concernent surtout des filles adultes, indépendantes de leur famille, ou des femmes qui ont été mariées
et ont divorcé d’avec leur mari, ou encore des veuves qui ne sont revenues à la charge de personne.


Cas Des Relations D’alliance


La relation d’alliance créée par le mariage est l’un des aspects de la vie en société des Beti à n’avoir pas
beaucoup changé.
En effet, les relations d’amitié et de réciprocité existent toujours entre les parents de chacun des
conjoints, et aussi entre les frères et sœurs de l’un et de l’autre. L’appellation des uns et des autres est

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