La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1
Le Soleil et la Lune

Le soleil ou « Nlô dzôb » participe à la divinisation du ciel car littéralement il signifie « la Tête du Ciel
». Lors du rite Sô, les jeunes initiés l’appellent « tara » c’est-à-dire père. C’est le soleil qui indique le
début de certains rites tel le « Melan ». C’est à la lune qu’un culte régulier était cependant réservé et
pratiqué par les hommes car au cours du rite, les hommes étaient censés acquérir la puissance sexuelle.
L’apparition de la nouvelle lune était en outre une occasion de se reposer, d’interrompre ses activités
car elles risquaient d’être infructueuses. Cependant, on pouvait utiliser ce moment pour le rite
propriatoire pour la pêche et la chasse.


L’Eclair, l’Arc-en-ciel, le Python

Ces phénomènes naturels participent de leur caractère divin à la considération de l’Etre suprême Ciel et
Terre. Autant on craint l’éclaire car foudroyant autant on admire l’arc-en-ciel qui remplace la tempête
et apaise.
L’Arc-en-ciel est également considéré comme le Ngan Medzâ ; serpent-python mythique ayant servi à
traverser la Sanaga. Si on ne lui voue pas un culte, on reconnaît néanmoins sa puissance.


Le Chiffre 9

Chaque civilisation au monde a son chiffre ou son nombre symbolique ; chez les Beti, ce chiffre c’est le
9 appelé « Ebùl ». Ce chiffre intervient dans les rituels, il permet d’accéder à la plénitude, atteindre
l’absolu, il évoque l’absolu.


Les Ancêtres

Ce sont les premiers hommes du village, du clan, de la tribu, de la famille qui « sont allés de l’autre côté
de la vie ». Pour le Beti, la mort n’est pas la fin de l’homme mais plutôt son passage du monde des
vivants « Emô milañ » ou « là où l’on veille la nuit en se racontant des histoires », au monde des Bekôn.
Ce dernier est d’ailleurs tout proche du monde des vivants car les ancêtres continuent à vivre avec les
leurs qui ne peuvent cependant les voir. Cette proximité des défunts explique que le Beti craint et
respecte à la fois les ancêtres. Ainsi le rituel des funérailles permet au nouveau mort de mieux s’intégrer
dans le village des défunts, parce que sinon, il va s’en prendre aux survivants. De même, on leur réserve
une place d’honneur lors des réjouissances : boisson, nourriture. On dispose ses objets sur sa tombe :
hache, lime, flèches... Respecter, les ancêtres participent à la paix et la prospérité des vivants. Ils
viennent proposer des solutions aux problèmes, des remèdes aux maladies. Le vivant et l’ancêtre se
côtoient dans tous les secteurs de la vie. Pour avoir une récolte abondante, on invoque les ancêtres, pour
une pêche ou une chasse fructueuse, pour la pluie, le soleil.


Les Génies

Les génies étaient des esprits, des spectres, des lutins dont certains habitent les arbres, les cours d’eau
et même les frontons de maisons. Ce sont des forces invisibles et dangereuses desquels le Beti devait se
protéger, ou alors se rendre maître ; pour le bien et bien-sûr pour le mal. Ce sont les Bisiga, les Bivuga
le Kô... Pour les tenir loin des hommes, l’on les repoussait lors du rite Sô, grâce au chasse-mouche du
chef qui était bourré d’un talisman poussant appelé abub. D’autres formes de génies étaient cependant
domestiquées par les hommes ce sont les « mimkug » ou « bisen » qui s’incarnaient dans des animaux
sauvages (serpent, panthère, aigle, épervier...) et qui étaient téléguidés par le propriétaire grâce à des
objets d’apparence inoffensive tels que la lance, le chasse-mouche ou l’herbe ayañ Liliacée (oignon-
protecteur) ou toute autre forme de nguid (talisman). L’efficacité de tout ceci dépendant bien
évidemment de l’ « évu » pouvoir ou puissance de la sorcellerie du propriétaire.

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