La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

Les Mvele Beti :


Le groupe se retrouve dans le Département de la Mefou et Afamba, ainsi qu’une partie du Nyong et
Mfoumou. Des observateurs tels Engelberg Mveng introduisent les Mvele dans le groupe Bulu, pour
d’autres tels Dugart, c’est le Bulu qui entre dans le groupe Mvele. En ce qui nous concerne, nous avons
préféré (et cela engage notre responsabilité) présenter les deux groupes chacun de son côté. Ainsi, le
peuple Mvele est situé au Nord-Est de la Région de Yaoundé ; il est séparé en deux groupes, les deux
parties étant coupées entre elles par les Babouté et les Batsinga. Le premier groupe, de loin le plus
important est situé dans le bassin du Nyong, Département du Nyong et Mfoumou. L’autre groupe, tel
un ilot se retrouve sur la rive droite de la Sanaga, notamment dans les localités de Niatsota, Ossombé.
Ils ont une langue plus proche de l’Ewondo.


Les Ntumu Beti :


Tous les observateurs introduisent dans ce groupe les Fang et les Mvaé. On les retrouve dans la Région
du Sud, avec quelques apparitions dans le Nyong et Soo, Région du Centre. C’est ce groupe que l’on
retrouve également très nombreux au Gabon et en Guinée Equatoriale.
Les Fang du Cameroun se rencontrent dans la grande forêt équatoriale du Bassin du Ntem et des ses
affluents de la rive droite du fleuve ; ils sont situés dans les Arrondissements de Djoum, Oveng,
Département du Dja et Lobo, Région du Sud, un autre groupe moins nombreux que le premier se
retrouve embrigadé parmi les Ngoumba auxquels ils se mélangent dans la localité de Bipindi. Un
troisième groupe Fang se rencontre dans les environs de Campo, où il côtoie le peuple Mvaé.


Les Mvaé :


Ils sont situés pour le premier groupe dans le cour inférieur du Ntem, au Sud-Ouest de la localité de
Nyabessan, jusqu’à l’embouchure du Ntem. Le deuxième groupe des Mvaé se retrouve coincé entre les
Bulu, les Fang et les Ntumu, à l’Est et au Nord de la localité d’Ambam. On peut ainsi les trouver dans
les villages situés entre Meyo-Centre et Ebolowa sur la route Ebolowa-Ambam.
Quant au premier groupe cité, il peut se rencontrer à Campo et ses environs, ainsi qu’à Nyabessan. Le
dialecte parlé par ce peuple les situe à mi-chemin entre le Bulu et le Ntumu ; et à propos de leur origine,
la tradition révèle que ce peuple n’est pas parti du premier emplacement ou premier site des fils de Beti
be Nanga.
En effet selon la tradition orale, le Mvaé (qui signifie dans plusieurs dialectes Beti : bien, bon, sans
problème...) serait né d’une union incestueuse entre deux enfants de Afiri Kara, ancêtre légendaire des
Ntumu, Fang, Okak... En effet, deux enfants d’Afiri-Kara ayant eu des rapports sexuels, la fille tomba
enceinte et le « nsém » fut connu de tous. Tout le monde s’attendait à un malheur, c’est-à-dire la mort
des deux coupables. Rien n’y fit et la fille enfanta sans difficulté aucune. C’est pourquoi le père
s’exclama, tout en soufflant de soulagement « e boya mvae » c’est-à-dire « c’est bien ». C’est le nom
qui fut donné à l’enfant et partant à sa descendance.


Les Ntumu :


Plus nombreux que les Fang et les Mvae, les Ntumu forment un bloc homogène situé sur les deux rives
du Ntem, à l’Est du groupe Mvae situé à l’embouchure du fleuve. Au Cameroun, ils occupent la plus
grande partie du Département de la Vallée du Ntem, tandis qu’une infime partie se retrouve sur la route
Yaoundé-Mbalmayo, dans les villages Ekali. Ils se retrouveraient dans cette localité, après avoir été dans
les chantiers de travaux forcés, instaurés par l’administration coloniale française. Une fois les travaux
terminés, sans ressources pour pouvoir retourner chez eux, ces hommes s’y seraient installés. Et
aujourd’hui, ils ne gardent de leur appartenance au groupe Ntumu qu’un souvenir, perdus dans le flot
des populations locales dont ils ont adopté le dialecte.
Pour finir avec ce groupe, nous dirons que contrairement à tous les autres groupes Beti, qui signalent
leur origine sur la rive droite de la Sanaga, les Ntumu-Fang ne font pas mention de la traversée d’un
cours d’eau à dos de serpent, cependant qu’ils connaissent le python mythique (le Ngamedzaa). Ils
seraient donc descendus à partir du Nord-Est de la région d’Ebolowa pour la première vague, et de la
région actuelle de Sangmelima pour la seconde vague ; les deux allant vers le Sud. La deuxième,
descendue par Bitam, Oyem est ensuite remontée vers le Nord-Ouest par les Vallées du Woleu, du Ntem

Free download pdf