La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

ensemble sont de l’avis de tous de loin les plus nocifs aux mains des « seigneurs de la forêt ». La preuve
est que ces éléments étaient utilisés pour confectionner le poison qui servait à enduire les fléchettes
utilisées pour le tir à l’arc et à l’arbalète.
Lorsque l’on peut se rappeler que lors de la chasse à l’arc et à l’arbalète, une fois que la fléchette touchait
sa cible, la mort était certaine après quelques minutes durant lesquelles la victime vomissait ; l’on peut
dès lors imaginer la dangerosité et surtout la rapidité d’effet de tout poison concocté à partir d’un élément
de cette grenouille que la seule évocation du nom n’est pas appréciée par les Beti-Fang. Nous ne pouvons
néanmoins omettre de rappeler que les mêmes éléments servent aussi à soigner certaines maladies
comme le « jet du sort » qui tue ou handicape s’il n’est pas soigné ou bien soigné.


Le Mille-Pattes Appelé Nsaղlete

Un autre élément qui est utilisé pour l’empoisonnement, certains types de mille-pattes également très
nocifs mais dont le nom ne nous a pas été donné ; du moins pas encore. Y ajoute-t-on quelque élément
autre? Nul ne l’a encore avoué.


Les Restes D’Un Corps Humain en Décomposition

Autre produit nocif pour l’organisme humain, il s’agit de liquides et autres parties d’un corps humain
en décomposition. En effet, plusieurs personnes reconnaissent que les éléments tirés d’un corps humain
en décomposition sont également très nocifs s’ils sont absorbés. D’aucuns déclarent néanmoins que pour
que ces éléments soient mortels à l’homme, il faut que la personne qui les a absorbés soit dépositaire de
l’évu. C’est dire que la personne doit être un sorcier, un « nnem ».


Cette liste de produits nocifs au corps humain n’étant pas exhaustive, nous pourrons progressivement
proposer d’autres produits au fur et à mesures que nous entrerons en possession de plus amples
informations.
Néanmoins, nous tenons avant toute chose à préciser ou rassurer nos lecteurs sur nos intentions lorsque
nous abordons ce sujet très sensible, sinon à risque. Notre intention n’est pas de doter les uns et les autres
de produits ou de connaissances pour détruire l’être humain.


Au moment du projet de ce document, il était question et il l’est toujours de présenter aux Beti-Fang
d’abord mais aussi aux autres peuples, la richesse de la culture Beti-Fang ; il est question de présenter
tous les aspects de la vie des « Seigneurs de la forêt ». Il s’agit de faire la revue des modes de vie, des
pratiques bonnes et malintentionnées afin que ce qui peut participer à la réalisation complète de l’être
humain soit préservé et présenté dans la grande messe des peuples, au concert de l’universel, cependant
que tout ce qui peut nuire à l’homme doit être dénoncé et abandonné. Ainsi seulement la culture Beti-
Bulu-Fang aura sa place au sein du grand rendez-vous du « donner et du recevoir ». Ainsi donc, les uns
et les autres fixés sur les intentions de revalorisation de la culture vive des hommes de la forêt, nous
pouvons à présent présenter quelques produits servant d’antidote au poison, du moins dans une certaine
mesure.


Les Antidotes


L’arbre « Esŏg » Ou « Esôk »

A propos de ces antidotes donc, le premier et de loin le plus connu et le plus utilisé de tous les Beti-
Bulu-Fang, est sans nul doute l’arbre « esŏg » ou « ésôk ». C’est un arbre aux vertus multiples ; il est
utilisé par l’écorce, mais aussi par le fruit. En effet, l’écorce et le fruit de l’esŏg sont un antidote prouvé.
Ils peuvent être mâchés directement et avalé, ou alors réduits en poudre et ainsi consommé. Le même
arbre est consommé en cas de morsure de serpent et preuve de sa puissance, il est interdit de pénétrer
dans une pharmacie de médecine moderne avec l’écorce ou le fruite de l’esŏg sur vous. L’arbre réduirait

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