La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

La Toupie : Ndoñ/Ndongo


Le jeu consiste à disposer sur un terrain plat et selon un ordre bien précis, des demi-coquilles d’escargots
coupées vers le haut ; il s’agit donc de cueillir les quilles posées sur le terrain, à l’aide d’une autre
coquille qu’on lance au loin en la faisant tournoyer sur sa partie pointue. Le jeu peut opposer deux
joueurs ou deux équipes composées d’un certain nombre de joueurs. Et la partie qui cueille le plus de
pions gagne le match/le jeu.


Le Jeu « Abia » / « Abé ».


Tolra le considère comme un « jeu de chance avec modification du statut économique ». En effet, jeu
du hasard, l’abia était un jeu de dépouillement ; dépouillement de l’autre ou alors de soi. Car telle était
toujours la fin d’une partie. Certains perdaient ainsi tous leurs biens (femmes, enfants, esclaves, bétail...)
et se faisaient même prisonnier s’ils n’étaient rachetés par les leurs. De même d’autres s’enrichissaient
énormément grâce à ce jeu. Pour éviter ou échapper à de tels désagréments ; humiliation suprême pour
un vrai-homme, les joueurs s’attachaient et se procuraient des forces et pouvoirs magiques à travers des
charmes obtenus auprès de sorciers ou ngengañ de renom. Quant au jeu proprement dit, il consistait à
une sorte de pile ou face, un tirage au sort à l’aide des pions appelés « mvia » (mimvia au pluriel), qui
comportaient un avers et un revers. Ces pions étaient, soit les coques des noyaux de l’arbre « moabi »
(adzab/ajap), soit de petites pièces de bois taillé. Ces pions étaient soigneusement sculptés et certains
joueurs les envoûtaient pour leur communiquer des forces magiques qui les feraient annihiler la valeur
et la force des pions adverses. Et comment se pratiquait le jeu?
Les joueurs déposaient chacun son pion dans une corbeille tenue par un croupier neutre. Celui-ci
secouait longuement la corbeille pour faire tourner les pions, aussi longtemps que possible, puis
renversait brusquement la corbeille au sol (parfois sur une table) et l’y maintenait pendant un temps
relativement court. Durant ce temps, chaque joueur donne la mise convenue et le croupier découvre le
résultat. Ainsi on élimine les joueurs les uns après les autres jusqu’à ce que la mise revienne à un seul.


M. Tapchom relève trois situations établies avec des règles précises :
Lorsque tous les pions ont une même position ; le coup est annulé et tous les joueurs rejouent
Lorsqu’un seul pion a une position inverse à celle de tous les autres pions, le propriétaire du pion ayant
une position unique gagne la partie.
Si aucun des deux cas précédents ne se présente, les joueurs dont la position (pile ou face) des pions est
minoritaire gagnent la partie et passent au tour suivant.
De par son caractère dépouillant, le jeu abia est bien assimilable à la guerre dont l’objectif principal était
de déposséder l’autre de tous ses biens. C’est ce qui explique les affrontements sanglants qui en
découlaient, mais également son interdiction par l’administration coloniale.
A côté de ces jeux, pratiqués par les adultes, l’on retrouve des jeux réservés aux petits enfants dans leurs
moments de loisir.


L’ « Emvala » (Les Claquettes)


Pratiqué par des petites filles ; jeu de jambes pratiqué en chantant, claquant des mains. Il consiste à
mystifier son adversaire sur le pied qui sera détaché du sol.


L’ « Ewos »/ « Ewas »


Pratiqué par des filles, qui consiste à lancer en l’air une noix de palme, à ramasser une après l’autre les
quatre autres posés au sol, puis rattraper le pion lancé en l’air sans qu’il tombe. La joueuse ramassera
ainsi un à un, puis deux à deux, puis trois, puis quatre. C’est un jeu d’adresse et de rapidité aux mains.

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