La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

de l’herbe « ôndiñ ». C’est un petit arbuste qui n’atteint pas une hauteur de 0,80m. Cet arbuste saoule
autant que si on avait consommé une forte dose d’alcool. De même les racines de l’arbre qui produit le
mbitacola sont aussi de puissants aphrodisiaques.


Les Boissons


Quant aux boissons, nous pouvons signaler le liquide de la
liane appelée « mfazo’o/fazo’o ». En effet, dans la forêt du
territoire beti-bulu-fang, se rencontre une liane qui atteint la
grosseur d’une baguette de pain. Cette liane contient un
liquide de la couleur de l’eau, sans saveur caractérisante.
Les chasseurs et autres personnes la consomment lorsqu’ils
viennent à manquer d’eau pour stopper leur soif. Cette eau
naturelle augmenterait également la performance sexuelle
des hommes.
D’autres boissons alcooliques traditionnelles sont
également à mettre sur la liste. C’est le cas de l’arki dont le
cycle ou le processus de distillation est à voir dans l’article sur la boisson et le tabac dans la société beti.
Nous pouvons aussi citer le cas du Melamba, vin de jus de canne à sucre, relevé avec esŏg/ésôk ou
encore l’onyé/ônyae.


Comme beaucoup des premiers articles, celui-ci n’est pas fini car nous continuons de recueillir des
informations auprès des jeunes.


Nous devons néanmoins dire qu’avec l’évolution de la science, beaucoup de jeunes Beti vivant en ville
ont presqu’entièrement abandonné ces produits pour se tourner vers les produits offerts par les
pharmacies occidentales, modernité oblige.


Avusô (Parenté à plaisanterie)


L’historique sur la genèse de l’Avusô a deux tendances ou approches de rhétoriques. L’intérêt porte ici
sur leur exposé.
La première approche attribue cette genèse à la réconciliation de deux antagonistes qui ont entretenu
jusqu’ici des hostilités armées. Cette réconciliation se matérialise par la consommation d’un repas dont
la viande de céphalophe préside à tous les menus.
A l’époque où les guerres intestines sévissaient, des clans, des ethnies ou des tribus alors riverains se
trouvaient souvent au front, pour se battre à cause parfois des querelles stériles. Nombre de vies
humaines étaient en péril. Pour arrêter le massacre, il va falloir la présence d’un médiateur (clan, ethnie,
tribu). Mais la coutume ancestrale d’Avusô est le seul apanage des clans. Il n’existe pas d’Avusô entre
deux ethnies ou des tribus mais seulement entre deux clans soit d’une même ethnie, d’une même tribu
soit de deux ethnies différentes d’une même tribu. A titre d’exemple, Esakoé et Yékombo en guerre et
les Yevôl comme médiateurs.


Déroulement De La Signature Du Pacte


Considérons que les Yévôl arrivent sur le champ de bataille entre Esakoé et Yékombô ; les leaders Yévôl
convoquent ceux des Esakoé et des Yékombô afin d’écouter leurs versions des faits. Ce étant les Yévôl
prononcent le verdict. Qu’on ait tort ou raison, les Yévôl vont soumettre aussi bien les Esakoé que les
Yékombô à une épreuve qui doit les conduire à la signature d’un pacte sempiternel. Cette épreuve
consiste à aller à la chasse d’un Sô (le céphalophe) qui servira non pas de victime expiatoire qui d’une
part ; une importante partie de l’animal sera entièrement consumée par des flammes et dont la fumée

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