La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

32 - Yemoñ
33 - Yemvam
34 - Yemvan, Ngoé, Foñ
35 – Yemvañ, Esakoé ; Eséla’an
36 - Yemveñ/Yétôtan/Esazoé, Yévol, Ngoé, Yemekak
37 - Yengap, Ngoé
38 - Yenjôk, Esakoé, Esaébeñ
39 – Yésok, Ngoé, Yemveñ, Yékombô
40 - Yétom
41 - Yetyañ
42 – Yévôl, Foñ, Yemveñ/Yétôtan/Esazoé, Ese/Esatôlô/Esantonda/ Esabikula
43 – Zaman


Le Bikut-Si : Rythme Musical Fang-Beti


Comme toutes cadences, toutes économies musicales, le Bikut-Si a une
histoire qui lui est propre, et qui mérite d’être retenue par toutes les
sensibilités sociales et surtout par les générations actuelles et à venir.
J’insiste sur le substantif histoire et non sur l’historique car le Bikut-Si a eu
un passé, il a été marqué par une évolution, il est d’actualité et d’un futur
qui lui est promoteur.


Définition Et Historique Sur L’origine De Cette Cadence


Bikut-Si viendrait de l’éwondo « Bia kut Si » qui signifie nous frappons le sol.
Ce nom ou appellation est dû du fait que par le passé, il était interdit strictement aux femmes des « Beti
Be Nanga » d’élever le ton au milieu des dignitaires ou notables, soit pour prendre part aux simples
causeries, ni et encore moins pour se chicaner. Les rixes aussi étaient prohibées.


Une femme en tant qu’un être humain, capable d’éprouver des émotions pouvait-elle vivre en étouffant
ses affects pour toujours? Loin de là! Il lui fallut trouver un moyen de projection et d’expression car
jusqu’ici elle ne faisait que refouler tout ce qui lui venait dans le conscient. Pour y arriver, il fallut faire
très attention à ce qu’on va faire : tout faire sauf le vieux système de rixe qui consiste à bagarrer et à se
quereller.


Que firent exactement ces femmes stratèges?


Elles attendaient les jours de marché, et après avoir réalisé leur vente et fait les
courses, au chemin du retour, elles formaient un cercle et toute femme frustrée
ou provoquée par une autre venait au milieu du cercle, et débitait son
mécontentement sous forme d’un monologue chansonnier et soliste serti de
vers en fredonnant et en trépignant, et le cercle reprenant en chœur exprimait à
son tour son opinion et surtout sa sentence, son jugement, en claquant les mains
et en trépignant. Tout était sur « à qui le tour ».
Selon le témoignage de Marthe Mbili Ntomo (1929-1998) qui reçut elle-même
ce témoignage de ses parents qui furent dans leur enfance témoins plus ou
moins oculaires de ces choses « tout se passait comme si ces femmes
s’assaillaient au préalable pour composer les différents morceaux que l’on
pouvait interpréter dans ces cercles de danse trépignante, au point où tout fut cohérent et alléchant ».
Pour mieux embrouiller les hommes, tout prenait l’air d’une fête, on pouvait noter les écho-vibrants que
ces femmes lancent souvent pour donner la marque de satisfaction.

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