La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

le Bene, le Bulu, l’Eton, le Manguisa, l’Ewôndô, le Fong, le Mbidambani/Mvele, le Mvaé, le Ntumu,
l’Omvang, le Yezoum/Yebekolo.


Le Fang a tous les mots usités dans ces sous-groupes.
Voici comment le Fang parlé en République de la Guinée Equatoriale dénomme les jours :


Osu môs, Baé môs, Laa môs, Nyiimôs, Tamôs, Samôs, Zamôs. Donc dimanche, lundi, mardi, mercredi,
jeudi, vendredi et samedi respectivement. Notons qu’il existe d’autres particularités que nous ne saurons
évoquer ici. Retenons seulement que l’Eton dit par exemple « sondô metan » en omettant (melu), chose
que les autres langues ne font pas ; Ainsi on aura sondô mesan, sondô metan, menyin, mela, meba, meda.


Le Mois

En ce qui concerne le mois, le Beti a toujours distingué les mois par les multiples apparitions de la lune.
Aussi, certaines floraisons, certaines récoltes, les cueillettes, les invasions... sont spécifiques à des mois.
Certaines lunes sont favorables à la culture champêtre, à la pêche, à la chasse et au ramassage.
Lorsqu’un certain nombre de lunes est accumulé, on pourra parler de trimestre et de semestre si on
l’adapte au modèle grégorien. Mais, les trimestres et les semestres sont compris dans les comptes des
saisons. Tous les Beti dans les trois pays suscités sont en zone équatoriale et donc 04 (quatre) saisons
sont connues (deux (02) grandes et deux petites saisons sèches et pluvieuses). Des activités bien
spécifiques sont liées à ces saisons (agricoles, piscicoles, cueillettes, ramassage...).
Le Beti dans son langage, ne distingue pas le mois de la lune : ngon = lune = mois. Bien que le mois
grégorien/julien et celui lunaire n’ont pas le même nombre de jours, cela n’importune aucunement le
Beti, car il s’est adapté aux deux modes. Les données astronomiques grégoriennes fixent l’année à 12
mois, le Beti s’en est accoutumé. Ainsi, ils disent ngon ôsu, Ngon baa, Ngon lale, ............, Ngon
awôm a baa. Or, à en croire certains noms Beti tels Tangono ou Tangon, Sangono ou Sangon dont on a
souvent donné à ceux qui sont nés le 5ème mois (mai) et le 6ème mois (juin), nous nous rendons compte
que à l’époque ancienne, nos ailleuils nommaient les mois tel que le font les Fang aux jours : ôsu ngon,
baé ngon, laangon, nyii ngon, tangon, sangon, zangon, mwongon, Ebiangon/Ebungon, NgonAwômô,
Ngon Awôm’a jia, Ngon Awôm’a baa respectivement janvier, février, mars... Décembre.


L’Année

Quant aux années, un certain nombre d’événement comme la récolte de telle ou telle denrée peut
désigner une certaine période de l’année ou même l’après deux ans ou enfin les années bissextiles. C’est
ainsi qu’on entendra parler de la dernière récolte des ignames, du maïs, du ramassage des fruits ou de
leur cueillette, du piquage des champignons (qui se répète que rarement : certaines espèces ne reviennent
que quatre ans après voire cinq ou sept ans plus tard) ; il y a aussi des noisettes, les fruits du karité qu’on
ne voit pas régulièrement chaque année.
Certains événements historiques servent à se référer dans le temps. Comme l’arrivée des Allemands au
Cameroun, la seconde guerre mondiale qui les a impliqués. On dit de certains et vaguement : il est né
lors de l’arrivée des Allemands...


Quoi que la lecture du temps soit vague chez les Beti, il n’en demeure pas moins qu’il ait cette notion
dans leur culture. Aussi, ils ont vite fait de s’adapter au calendrier grégorien qui fut adopté timidement
par le christianisme. Si les Beti ont pu garder dix traits de leur culture, la lecture du temps en est l’un
des dix voire le premier.

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