La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

Cette pratique d’arranger les
mariages est en partie la raison
qui justifie la solidité des
mariages, la rareté des divorces
et le comportement responsable
des femmes beti dans leur foyer.
Car la décision d’union
n’appartenait pas aux conjoints
mais plutôt à leurs parents qui
du haut de leur sagesse, de leur
expérience de la vie savaient
quoi faire pour le bonheur
familial de leur progéniture. Et
les enfants par obéissance et leur
confiance en leurs parents le
leur rendaient bien.


De nos jours malheureusement, tout cela n’est plus que vague souvenir. En effet, les mariages chez les
Beti se caractérisent pour certains par une instabilité notoire, la récurrence des problèmes, en un mot par
un échec. Néanmoins, dans certains groupes beti tels les Fang, Mvae, Okak, Ntumu, ... l’on remarque
encore çà et là des jeunes qui se marient après un arrangement survenu entre les parents. Ces pratiques
subsistent donc encore dans des familles où le plus souvent les moyens matériels font défaut, ou des
familles où les enfants ne sont pas allés à l’école, notamment en campagne.


Dans des familles nanties, où les enfants vont à l’école, les mariages arrangés existent aussi mais les
motivations ne sont plus les mêmes : l’arrangement des mariages vise à s’assurer la fortune de l’un ou
l’autre des conjoints. Ou alors les mariages sont arrangés pour mettre ensemble la fortune des deux
familles. Nous pouvons donc dire sans ambages que c’est l’appât des biens matériels qui justifie les
mariages arrangés entre familles nanties.


Les conséquences de ces mariages sont plus ou moins connues de tous, divorces, querelles, luttes de
leadership dans le foyer car les deux conjoints étant issus de familles riches, personne ne veut se laisser
dominer par l’autre et chacun veut dicter sa loi car nul n’a rien à demander à l’autre. Et lorsque survient
le divorce, c’est le déséquilibre dans la famille, le tiraillement, les enfants qui se retrouvent embarqués
dans un combat d’adultes. Toutes choses que la sagesse de nos ancêtres a su éviter dans leur temps.


En tout état de cause, nous pouvons dire que les mariages dans les temps des Beti anciens étaient
arrangés et cela a contribué activement à la solidité des foyers et partant des familles. De nos jours, ces
pratiques ont fortement régressé, les mariages pour la plupart prennent pour point de départ les cours
d’école, les campus d’université, les colonies de vacances... dans les campagnes, la pratique se
rencontre encore dans certaines familles tandis que pour les familles riches, les mariages arrangés visent
surtout à assurer le bien-être matériel des deux familles. Et les conséquences sont parfois néfastes.


La Polygamie dans la Société Beti


La polygamie est une institution très prisée des Africains en général et des Beti en particulier. Cette
institution, bien que faisant l’objet des critiques les plus virulentes depuis l’avènement du christianisme
en Afrique, continue néanmoins son bonhomme de chemin. Et malgré ce que d’aucuns peuvent dire à
propos, la polygamie est encore bien présente dans nos mœurs, et de nombreuses préoccupations
tournent autour.

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