La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

En effet, de nos jours, filles et garçons vont ensemble sans au préalable se poser des questions sur les
origines ou les liens de parenté de l’un ou l’autre. Et le plus souvent, de telles relations aboutissent au
mariage et c’est une fois le mal consommé que les deux apprennent souvent qu’ils ont des liens de
parenté clanique.
C’est pour éviter de tels désagréments que la société Beti-Bulu-Fang tolérait difficilement sinon presque
jamais les mariages avec des filles et fils d’autres tribus, car le plus souvent, les coutumes n’étaient pas
les mêmes.


Certes, il serait faire vieux jeu que de dire à l’heure de la mondialisation à un groupe ethnique ou tribal
de ne circonscrire les mariages qu’en son sein, on réaffirme néanmoins la nécessité pour les jeunes Beti
de connaître les liens de parenté de leurs partenaires avant toute aventure, mais surtout de les respecter
et les interdits y afférents.
La méthode consisterait donc pour les jeunes garçons à demander dès le premier contact à la fille de
décliner son identité et vice-versa au cas où le garçon n’y pense pas. Cela éviterait à coup sûr à un
Mbidambani du Nyong et Mfoumou d’entretenir des rapports intimes avec une fille Esambira de
Mebara dans la Vallée du Ntem, ou à un Yévôl de Mekalat à Ebolowa d’épouser une Esôm de
Nkolbisson à Yaoundé. Cela est valable pour tous.
Nous reconnaissons cependant que pour que cette suggestion, cet appel fasse écho, il faut au préalable
que les jeunes Beti s’imprègnent de ces choses. En effet, il faut d’abord que chaque Beti aujourd’hui
connaisse d’abord son clan, puis les différentes appellations de celui-ci dans les autres ethnies Beti.
C’est une fois ces connaissances acquises que les jeunes sauront quand est-ce que le mal les guette et
ainsi la parenté et la fratrie, socle de la vie sociale du Beti et ordonnance de Dieu seront sauvés de
l’abime du vice où elles sont désormais reléguées.


Pour ce faire, reconnaissant l’ignorance de certains parents Beti-Bulu-Fang aujourd’hui à propos des us
et coutumes de notre groupe, nous essayerons très prochainement de faire un bref inventaire des
différentes ethnies avec leurs multiples appellations en fonction des multiples groupes Beti. Nous
réitérons cependant la nécessité pour les jeunes générations de respecter nos valeurs, plus
particulièrement la parenté et la fratrie, socle, piédestal de notre société, valeurs qui ont permis aux Beti-
Bulu-Fang de retrouver une famille, même en dehors de son milieu natal.


De l’Attribution et de la Signification des Noms Chez les Beti-Bulu-Fang


Si aujourd’hui beaucoup de personnes Beti ou presque continuent à donner des noms à leurs enfants en
référant aux noms familiaux depuis les ancêtres, il n’en demeure pas moins que beaucoup ne maîtrisent
pas le fait que tous les noms utilisés par les Beti ont une signification bien que sa maîtrise nous échappe
de plus en plus.
En effet, les noms donnés à certaines localités évoquent simplement des souvenirs communs des hauts
faits de guerre, de faits grandioses de la vie du groupe. Des noms donnés aux choses, aux lieux, aux
personnes évoquaient toujours un événement heureux, parfois aussi malheureux, survenu au sein du
groupe social, et qui a marqué une étape importante, vitale de la longue marche du groupe vers la terre
promise.
Dans ce nouvel article, nous nous proposons d’évoquer ou de présenter certains noms de lieux, de cours
d’eau, de personnes, de villages, leur origine mais surtout leur signification.


Evocation de La Migration du Peuple Beti


Ainsi donc, le nom du clan Ndoñ, très nombreux et dont les membres sont dispersés dans les trois pays
où se rencontre le peuple Beti, ce nom est né aux premiers jours du processus de migration du peuple
Fang-Beti vers le Sud du continent, longtemps avant la traversée de la Sanaga.

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