La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

personne qui n‘a pas subi les rites de l’Akus s’attende à voir sa famille s’étioler et dépérir par des
maladies, chaque membre faisant l’objet de malchance, d’insuccès. Au pire des cas la personne peut
sombrer dans la folie voire décéder.


Le rituel du veuvage se déroule sur trois scènes :


 Sur la cour du village,
 En brousse et
 À la rivière.

Le matériel requis se compose


 D’un tronc de bananier,
 De feuilles sèches de bananier,
 Des cendres,
 Glaise, kaolin,
 Huile de palmiste,
 Des ustensiles de cuisine,
 Des poulets,
 Viande et poissons boucanés,
 Des vivres de toutes sortes ainsi que
 Des herbes de purification et d’apaisement.

Les brimades commencent dès l’annonce de la mort cependant que les rites surviennent le lendemain de
l’inhumation très tôt le matin. Le veuvage dure plusieurs mois, parfois un an et est levé par des
cérémonies appropriées appelées « évaa meyeb » ou « ésue akus ». En quoi consiste donc ce rituel?


Le Rituel

Pour cerner toute la rigueur
des sévices du veuvage,
nous devons nous
intéressés au veuvage de la
femme qui est de loin le
plus contraignant.
En effet, dès l’annonce du
décès du conjoint, la veuve
entre immédiatement dans
le veuvage : elle se couche
et s’assied à même le sol,
nue ou légèrement habillée,
elle est badigeonnée de
cendres, de kaolin en signe
de deuil. Ses déplacements
se limitent à se mettre à
l’aise, et elle se déplace tête
baissée, poings fermés. Elle est enfermée dans la case du défunt, toute nue sans droit de manger, de
recevoir des visites ni de se laver. Le lendemain après l’inhumation, elle est soumise à une série
d’épreuves.
Tôt le matin, lorsque l’herbe est encore trempée, les mingôngôn (les belles-sœurs) font courir la veuve
tel un fantôme sur des pistes couvertes d’herbes mouillées, dans la broussaille ; elle y sort trempée,
déchirée par les épines : c’est l’épreuve de l’antilope.

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