La Culture Fang Beti Bulu

(Richellius) #1

encensera les dieux et d’autre part, le reste reposera dans les entrailles des prêtres de ces mêmes dieux ;
mais ce céphalophe servira de repas dont : sang, tripes et viande n’atterriront que dans les seules
entrailles des guerriers et les os, dans les boyaux de leurs chiens.


La Partie De Chasse

Filets en main, les deux clans se précipitent en brousse pour aller
aux trousses d’un céphalophe. Auparavant la chasse se faisait soit à
l’aide de pièges ou de fosses couvertes par-dessus soit à l’aide de
filets ou enfin à l’aide des lances et des arcs.
Une fois le céphalophe pris vivant, on l’emporte au village et l’on
l’expose dans la case à palabre.


Signature Du Pacte Et Préparation Du Céphalophe

Une fois dans la case à palabre, le médiateur et notable Yévôl après
avoir engagé les Esakoé et les Yékombô au Serment qui consiste à
enterrer la hache de guerre et de conserver la paix et l’amour entre
eux, il égorge le céphalophe et en recueille la totalité de son sang
dans une écuelle (matière : bois) appelée en bulu Ekanda. Ensuite,
on dépèce l’animal et l’on prépare premièrement les tripes (foie,
cœur, poumons, intestins) avec du sang recueilli. On épluche le
plantain « Akos Ekon » et fait cuire. Après toute cuisson, on apporte le tout qu’on étale sur des feuilles.
Notons que le plantain ici n’est pas pilé.


Tour à tour, tous les combattants passeront devant le buffet traditionnel. Le Yékombô s’amène, prend
un morceau de trippe et de plantain et débite les jurons devant toute l’assistance et sur le contrôle du
regard avisé des notables médiateurs. Il professe de considérer à jamais un Esakoé comme un frère, de
ne plus leur vouloir du mal et de toujours rester unis. Après les jurons, il se régale. Après le Yékombô,
arrive l’Esakoé et ce dernier s’enrôle de la même façon. « C’est la signature du pacte ». C’est alors que
le notable médiateur recommandera que l’on ajoute toute la viande qui a été préparée et tous ensemble,
la mangent sous la case à palabres. Par cet acte, ils disent qu’ils ont enterré le céphalophe « Be jameya
Sô ».


La seconde origine est celle qui attribue cette genèse à la célèbre histoire de l’aubaine (céphalophe crevé)
réalisée par les yévôl alors nomades. Ils contemplaient encore cette manne tombée du ciel que les Foñ
en partance à la recherche du sel firent surface, que devaient faire les Yévôl les premiers à arriver sur
les lieux? Allèrent-ils se comporter comme des chiens de faillance? Loin de là! Il leur fallut se
comporter comme des dignes fils Fang-Beti qui ont la réputation d’être affables. C’est ainsi que les Foñ
seront conviés à partager ce céphalophe, qui, cette fois-ci, devait être préparé et consommé par tous et
au même endroit. Au cours de leur repas, ils ont fait de plus amples connaissances et décidèrent de rester
plus qu’unis, tout en mettant un certain nombre de règles à contribution, pour alimenter leur fraternité.
Cette alliance peut s’énoncer de la manière suivante : un Foñ aussi bien qu’un Yévôl doit se sentir chez
l’autre comme chez soi. Tout est permis et sans moindre restriction.


L’Après Signature Du Pacte Ou Serment

Du moment où deux clans ont déjà signé de la sorte le pacte de paix, ce qui s’en suit c’est que toutes les
barrières se trouvent brisées. Et désormais les deux clans se permettront de tout. Leurs rencontres ne
seront que blagues et plaisanteries ; les injures ne sont pas regardées comme paroles blessantes mais
telles des stupidités sans intentions qui sortent souvent de la bouche des insensés ou des fous. L’Avusô

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