Doublant la Côte d’Azur,
une route des fleurs animée
de fêtes populaires.Fête du citron
de Menton (06).VILLE DE MENTON-SPÀ Tanneron (83).S. RACCANELLO/SIME/PHOTONONSTOPNotre-Dame-des-Mimosas. Le
20 février y sera donné le coup
d’envoi de 8 jours de festivités,
de randonnées et de visites
guidées chez un mimosiste.Parfums et corsos
Tanneron (83), un village per-
ché du pays de Fayence, est
noyé dans une mer de petites
boules duveteuses et parfu-
mées. La traversée de la forêt
du Grand-Duc, avec pistes et
sentiers aménagés, est la voie
royale pour découvrir les pins
maritimes séculaires, et les
arbousiers, cèdres, chênes-
lièges, cistes et bruyères.
La Route du mimosa fait étape
à Grasse (06) et rend hom-
mage à l’art des parfumeursFragonard, Galimard et
Molinard qui travaillent tou-
jours son odeur capiteuse
aux notes miellées et pou-
drées. Autre fleur récoltée en
hiver, la violette ‘Victoria’,
longue sur tige et très odo-
rante, dévoile toute son his-
toire à la Bastide aux violettes
à Tourrettes-sur-Loup (06).
Encore et toujours plus de
fleurs? Elles seront par milliers
au centre des “batailles de
fleurs” du carnaval de Nice, à
partir du 16 février, comme à
la Fête du citron à Menton (06).
Dans cette ville, les jardins
Biovès s’habillent d’agrumes,
formant des sculptures éphé-
mères géantes dans des
teintes jaunes et orange.Terroir
MENTON CONTE LA GRANDE
HISTOIRE DE CITRUS LIMONIA
Terre de céréales, de vignes et d’oliviers, le pays
mentonnais devient terre d’accueil des citronniers
au xve siècle. Deux siècles plus tard, la culture et la
vente du citron sont réglementées. Au xviiie siècle,
on instaure les règles pour les citrons dédiés à
l’exportation : Hambourg, Varsovie, Amsterdam,
Saint-Pétersbourg, les États-Unis, les caisses de
citrons quittent la cité par milliers.
Tous les jardiniers mentonnais cultivent leurs citronniers
sur des lopins de terre. Les exploitations un peu plus
grandes voient leur fortune croître. À l’époque, on
estime un rendement de 30 000 à 35 000 citrons/ha.
Les petits exploitants sont protégés des gros
négociants par une réglementation en leur faveur.
Des “courtiers en citron” sont désignés par la
principauté de Monaco et le prix des fruits est fixe.
Dans les années 1800, on compte 80 000 citronniers
produisant 12 millions de fruits. Avec l’apparition
du tourisme et les vicissitudes des guerres, les
citronniers disparaissent peu à peu. En 1950, on ne
compte plus que sept marchands de citrons à Menton
(06). De nos jours, cinq agrumiculteurs s’attachent à
conserver un patrimoine de 5 000 citronniers.40 n° 2561 du 25 janvier 2019