Prologue jubilatoire
Malgré les apparences la distance restait sensiblement la même. En
définitive jâai choisi cette option et je nâai pas eu à le regretter.
Quelque temps après cet échange tout le monde a donné son accord
du bout des lèvres plus ou moins « contraint » je pense par ma
détermination et mes convictions. Jâai alors pu mâengager pleinement
dans la préparation de mon projet. Jâai mieux mesuré lâampleur de cette
aventure et ce quâelle allait représenter. Auparavant il ne sâagissait que
dâidées sâagitant dans mes neurones mais maintenant que la décision
était prise des questions et des craintes surgissaient. Jâétais au pied du
mur jâentrais dans la réalisation concrète jâétais face à mon futur face Ã
lâinconnu.
Quelle était mon expérience du voyage à vélo?
Aucune. Un grand saut dans le vide.
Comment piloter un vélo chargé?
Combien de kilomètres serais-je capable de pédaler chaque jour :
50? 100? 150?
Comment et où me loger tous les soirs?
Quel vélo quel équipement choisir?
Jâenvisageais le mode aventure totale : seul sans assistance en
autonomie. Or jâallais traverser des pays que je ne connaissais pas aux
langues incompréhensibles pour moi hermétiques voire mystérieuses.
Paolo Coelho a déclaré : « Si vous pensez que lâaventure est dangereuse
je vous propose dâessayer la routine... elle est mortelle! » Je nâavais plus
aucune raison de renoncer. Câest alors avec frénésie que jâai consulté
observé écouté échangé interrogé et foncé dans lâespoir de rattraper le
temps perdu. Jâétais pris à mon propre rêve.
Quant au projet humanitaire il était plus facile à mettre en place. Je
me suis rapproché dâune association que je connaissais « Espoir pour
lâArménie » afin dâexposer ma démarche. Le 22 février je me suis
retrouvé à Marseille en face dâune partie de son Conseil
dâadministration expliquant ma proposition de collaboration dans la
collecte de fonds. Un fou. Câest ce quâils ont dû penser de moi après mon
départ. Pourtant ils ont pleinement adhéré au projet par la suite. Notre