J'irai manger des khorovadz
lâemplacement que je choisis. Ils mâaident ensuite à monter la tente. Jâai
des difficultés à leur faire comprendre par la suite que je nâai plus besoin
dâeux. Peut-être veulent-ils sâinviter pour le repas?
La nuit est agitée. Je me réveille vers 2 heures et je ne parviens pas Ã
me rendormir. La situation ne va pas sâaméliorer jusquâau petit matin. Je
passe un texto à ma femme : je ne me sens pas bien. Il me semble
suspecter une indigestion ou une intoxication alimentaire. Un tas de
réflexions traversent mon esprit. Et si lâaventure se terminait ici? Quâest-
ce que le shérif a incorporé dans mon assiette? Mes pensées sont
troublées par cette sensation de mal-être. Le matin jâai vraiment de la
difficulté à me bouger je nâai plus aucune énergie. Je nâai même pas
envie de me lever. Je ne peux rien avaler. Dépité je me recouche.
Finalement je me décide à remballer mes affaires sans beaucoup
dâefficacité.
Vers 10 heures après le rangement de mon campement à la vitesse dâun
escargot je mâinstalle sur le vélo. Jâai comme un sentiment que cette
journée va être longue très longue... ou alors courte tout au moins
concernant la partie vélo. Les 120 km envisagés sont en train de
sâenvoler. Je me traîne comme les limaces qui avaient essayé de
mâattaquer en Allemagne. Leur revanche. Jâai mal à lâestomac.
Deux heures plus tard vers midi jâai roulé péniblement en parcourant
tant bien que mal 10 km une moyenne que lâon fait en marchant! Ã ce
rythme lâArménie est encore loin! Je mâarrête pour faire le point sur
mon état au milieu du village de Iacobeni cette ancienne cité de
lâempire austro-hongrois colonisée dans le passé par des agriculteurs
allemands. Jâai préféré mâarrêter dans une zone habitée au cas où
jâaurais besoin dâaide. Je suis là en bordure de cette route nationale 17
livré à moi-même sans savoir que décider. Jâessaie dâévacuer par le haut
de manière volontaire ce qui apparemment nâa pas pu descendre
jusquâen bas. Rien ne veut passer ni dans un sens ni dans lâautre. Je
mâallonge par terre entre deux maisons dans la chaleur de ce mois
dâaoût. Je me retrouve sans forces dans un village que mes pieds nâont
jamais foulé ou plutôt mes roues. Mon corps nâest plus en état