J'irai manger des khorovadz
Alors que nous discutons je repère une cyclonomade la deuxième
depuis la Roumanie. Elle sâarrête et nous rejoint. Câest une Anglaise
dans la soixantaine qui voyage en solitaire. Elle va traverser la Crimée et
loge à lâhôtel tous les soirs.
Sur cette longue route jâavais prévu de faire une pause repas. Aucune
auberge en vue. Rien... Vers 16 heures enfin un gros village. Je me gare
devant le premier restaurant que je déniche style routier local. La carte
est en ukrainien ou en russe je ne discerne pas la différence. Je ne
comprends rien et personne ne parle ni anglais ni français. Le choix
risque dâêtre épineux. Finalement la cuisinière vient elle-même me
montrer un bol de potage (un plat populaire ici ainsi quâen Roumanie et
en Moldavie). Je commande. Câest de la soupe au chou agrémentée de
pain et dâune boisson. Deux euros. Tant pis pour les pâtes ou pour les
pommes de terre qui auraient été plus utiles à ma recharge glucidique.
La journée nâest pas encore terminée. Arrive lâheure de trouver de
lâeau. Je mâarrête dans une station et je demande au pompiste si je peux
me servir au robinet que jâai repéré. Un automobiliste en stationnement
comprend aussitôt ma requête. Il sort immédiatement une bouteille neuve
de son coffre et me la tend. Sympa! Je lui fais part gestuellement de mon
besoin dâeau pour me laver et je me dirige vers les toilettes. Alors avec
un grand sourire il me tend une autre bouteille dâeau en me faisant
comprendre que celle-là il ne faut pas la boire. Je crois que câest le
premier Ukrainien aussi attentionné que je rencontre.
Au bout de 135 km en cherchant un bivouac pour la nuit je repère un
petit chemin. Je lâinspecte. Lâendroit nâest pas très glamour on a vu
mieux. Je continue donc et jâarrive en lisière dâun modeste village. Je
vois sur la droite des bâtiments désaffectés et me dirige vers ce lieu
inhabité. Il est en partie abrité cependant assez sale. Je trouve malgré
tout un emplacement à peu près correct. Il faut que je me dépêche car la
nuit tombe déjà . Je suis surpris et puis soudain je réalise que les jours
raccourcissent câest la fin du mois dâaoût. Comme je ne suis pas
entièrement satisfait par cet emplacement je décide dâaller voir plus loin
en montant une butte. Je mây rends en courant. Arrivé sur la crête je