J'irai manger des khorovadz

Le bonheur est dans la fève

Après avoir admiré le soleil s’endormir et la lune se réveiller voici
maintenant que revient l’astre du jour qui chatouille ma peau avec sa
douceur matinale. 5 h 30 pas de bruit plus de vent l’horizon quasiment
immaculé me propose un spectacle unique avec de petits nuages qui
donnent l’impression de lécher la mer au loin. Une boule orangée
éthérée devenant subrepticement jaune s’élève doucement au-dessus
des flots paisibles illuminant les montagnes et les falaises environnantes
des couleurs chaudes de l’aurore.
Il est temps pour moi aussi de me lever.
Tout le long de la côte je vais apercevoir des plages exiguës de
minuscules criques où les touristes s’agglutinent. Après la traversée de
Malorichenske une église étonnante surgit de l’horizon. Elle est décorée
de mosaïques. Construite au bord de la falaise l’église-phare-musée
Saint Nicolas date de 2004. Polyvalente. Tout le sous-sol est dédié à un
musée de la mer en hommage à tous les marins voyageurs pêcheurs
qui ont péri dans des catastrophes maritimes. Dans le sanctuaire
orthodoxe au rez-de-chaussée on peut admirer une icône d’un genre
unique au monde réalisée par un artiste local. Il a consacré un an et demi
à la fabrication d’un demi-million de nœuds qu’il a tissés en vue de créer
cette œuvre qui contrairement aux icônes orthodoxes traditionnelles ne
comporte aucune décoration en or ou argent.
17 h 30. Après cette longue et intéressante journée probablement la
plus dure avec ses 1500 mètres de dénivelé je tente de trouver un endroit

(^65) Jacques Prévert.
La terre aime le soleil
et elle tourne
pour se faire admirer
et le soleil la trouve belle
et il brille pour elle ;
et quand il est fatigué
il va se coucher
et la lune se lève^65.