J'irai manger des khorovadz

(nextflipdebug2) #1
Vodka on the beach

Quand je retourne à l’appartement Sergey est en train de préparer une
quantité déraisonnable de pâte. Ce matin le menu sera composé d’œufs
durs (huit pour nous deux...) de crêpes de thé et de bananes. Dans le
souci de faire des réserves je crois que j’ai surestimé ma capacité à
assimiler ce surplus exagéré car lorsque je repartirai mon vélo aura du
mal à retrouver une vitesse de croisière honorable...
Au bout d’une dizaine de kilomètres un panneau sur la gauche signale
une forêt à visiter. Après une petite hésitation je m’y engage à pied.
Quel bonheur de plonger dans une nature préservée loin des voitures et
de l’agitation! Quelle halte rafraîchissante et reposante en particulier au
bord de la cascade! Je ne regrette pas mon choix d’autant que l’endroit
est peu fréquenté. Quand je repars en rangeant mon appareil photo une
absence m’inquiète. Le pied de ma boîte à images a disparu. Passé un
instant de doute je réalise que je l’ai oublié chez Sergey... Je décide de
retourner à la case départ ce qui fera en comptant l’aller et le retour
25 km supplémentaires : ce sera la rançon de ma mémoire défaillante.
Sergey avait mis l’objet de côté car il s’était aperçu de mon étourderie.
Dans l’après-midi euphorique alors que je dépasse les 70 km/h dans
une descente débridée ma fesse gauche est soudainement soumise à une
douleur aiguë. Je fais une halte un peu plus loin et à force de quelques
contorsions en vue de localiser la zone qui me démange je découvre une
plaque rouge étendue. Probablement la piqûre d’un insecte qui a profité
de l’espace sous le short pour s’y glisser. Il était bien curieux celui-là.
Un mauvais quart d’heure à passer quand même.


Après une nuit au calme je me réveille assez tôt. Puisque tout le
monde dort encore je décide d’aller à la plage distante d’un peu plus
d’un kilomètre. Ce sera l’occasion de prendre quelques photos en
profitant de la lumière dorée du soleil dans la douceur de ce matin neuf.
Malgré l’extrême fraîcheur des pêcheurs se livrent déjà à leur passion
sur le ponton. Ils ont toutefois pris la précaution de bien s’emmitoufler.
La température plutôt frisquette ne décourage pas quelques baigneurs
téméraires. Ce ne sont pas les plus jeunes qui osent braver l’eau
piquante!

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