J'irai manger des khorovadz

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J'irai manger des khorovadz

commerçant... En partant depuis sa voiture vitre baissée il me lance
d’un ton patelin : « La France et la Turquie sont amies! ».
Tous les peuples devraient être amis mon frère! Y compris avec les
Arméniens.
Je reprends mon chemin en ressassant cette rencontre. J’ai la tête
pleine de questions. Je serais tout de même curieux de connaître le point
de vue de la majorité des Turcs.
La pluie en petit crachin inoffensif cache l’horizon et brouille ma
vision de la Turquie. Au propre comme au figuré.


En préparant cette portion de parcours sur la carte il me semblait
avoir vu une petite route le long de la côte. Sur le terrain
l’environnement est complètement différent : une large chaussée à quatre
voies longe la mer. C’est en fait une autoroute qui ne dit pas son nom. Il
y a l’eau la route et tout de suite les collines parfois quelques zones
dégagées où des villages se sont implantés. De l’autre côté je repère des
criques et des petits ports qui permettent aux bateaux d’accoster et aux
villageois de pratiquer la pêche.
Rouler sur cette grande route s’avère une nouvelle épreuve mais
heureusement la circulation ne semble pas trop dense. Sans pouvoir
deviner la nature de ces arbustes de taille moyenne je suis surpris de voir
des rangs de plantations vertes en grand nombre qui recouvrent les flancs
des coteaux environnants...
Le soir je commence mes recherches pour trouver un lieu de
campement. D’ailleurs depuis mon retour en France quand je circule en
voiture – rarement – ou à vélo – souvent – sur des routes connues ou
inconnues je suis fréquemment à l’affût d’endroits propices au bivouac.
Je me surprends à jeter un œil dans les champs et les forêts même si je
n’en ai pas besoin. C’est devenu un réflexe pavlovien de penser :
« Tiens ce serait pas mal de s’installer ici! ».
Aujourd’hui c’est plutôt du côté de la mer que j’observe car de l’autre
il n’y a pas beaucoup de terrain plat. Les surfaces disponibles sont rares.
Je passe devant une villa dont les habitants sont au balcon de l’étage
discutant avec les voisins qui prennent le frais sur le trottoir. Je les salue

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