Police!
sa soif déstabilisante de modernité. Je suis un peu décontenancé par une
telle débauche de vie « bling-bling » une apparence de vitalité qui ne
réussit pas à cacher une pauvreté endémique.
Au détour dâune rue ancienne préservée je repère un restaurant
historique portant un nom familier : « Marseille » appellation donnée en
lâhonneur du Consul français à lâépoque en poste dans la ville. Ce
restaurant est toujours dirigé par la famille qui lâa créé en 1902. Pas le
temps et pas lâheure dây entrer dommage!
Parvenu dans le centre je mâassieds en compagnie de chauffeurs de
taxis arméniens voulant absolument que je les prenne en photo. Une
population bien représentée dans cette région en raison dâune
immigration autrefois facilitée par les Russes. à quelques rues de là je
suis arrêté dans mon élan par un cortège endimanché sur une petite
place. Un mariage se prépare. Alors que la noce se dirige vers lâéglise
orthodoxe toute proche lâheureux élu me salue dâun signe ostensible de
la main.
Je mâoriente vers le port et au pied dâun paquebot je mâassieds sur un
banc à proximité de lâeau afin dâoffrir à mon palais le plaisir de goûter
les pâtisseries que je viens dâobtenir en échange de quelques lari. Jâai
recherché un établissement réputé pour me régaler de ces fameux
gâteaux orientaux affriolants gavés de sucre une faiblesse que jâassume.
Je me délecte dâavance de pouvoir déguster ces produits du cru sans
doute plus authentiques que dans notre pays. La déception est à la
hauteur de lâattente : ils sont meilleurs chez nous! Ou bien je nâai pas
trouvé la bonne adresse.
Après lâescapade au cÅur de cette destination surréaliste je pénètre
dans la zone des monts du Parc national de Mtirala. On se croirait
parvenu dans un autre monde : câest une végétation que lâon ne sâattend
pas à observer sous une telle latitude une forêt subtropicale luxuriante
avec ses ponts pédestres suspendus. Malheureusement je nâai pas le
temps de mây attarder jâaurais presque pu y dormir ce soir. Peut-être un
fauve embusqué dans ces sous-bois mystérieux et déconcertants serait-il
venu me rendre visite...