J'irai manger des khorovadz

Police!

Le téléphérique de la ville composé de mini cabines rouges et jaunes
semblant sortir d’un paysage ferroviaire pour Schtroumpfs passe au-
dessus de moi et traverse la rivière. Il sert à rejoindre le Parc Beesiki sur
les hauteurs. Tout a l’air petit ici. Sur un trottoir un magasin de musique
original s’est installé dans un conteneur de taille réduite reconverti. Un
accordéon des violons des guitares des instruments locaux sont
suspendus on voit même une batterie sur le devant. Pas loin de là je
découvre sur la place principale le fast-food local : une baraque de petite
restauration servant la spécialité culinaire du pays. Je décide d’en savoir
plus le nom et le plat m’intriguent. Calibre sapidité texture : c’est
suspect je dois scruter le sujet. Un aventurier est tenu d’explorer tous les
plats surtout en terre inconnue ; c’est dans ce lieu que je vais octroyer à
mes papilles leur première expérience gustative typiquement géorgienne.
Place au katchapouri ou khachapuri : une sorte de chausson en pain
(puri) fourré au fromage (khacha). S’il est élaboré selon la méthode
traditionnelle le fromage utilisé est d’appellation soulougouni préparé
avec du lait de vache. Sa texture est légèrement caoutchouteuse et il a un
goût assez salé. On dispose de plusieurs recettes de katchapouri : avec
un œuf (version adjarouli) avec ou sans viande. Il existe même la
version de luxe intégrant les deux ingrédients. Certains y rajoutent sans
vergogne des pommes de terre. Un combiné genre pizza-croque-
monsieur-hamburger qui laisse en bouche une sensation de plénitude...
voire de culpabilité! Le plein de gras et de sel pour le reste du voyage
de quoi faire exploser le compteur du cholestérol! Il faut bien un demi
pour le faire glisser. On se surprend à attendre avec impatience la
prochaine occasion de mordre dans ce mets roboratif. Est-il permis d’en
devenir accro? Oui mais uniquement en cas de dépense énergétique
majeure avérée.
Maintenant imaginez indexer l’inflation de notre pays sur le poulet-
frites! Les Géorgiens ont osé et ils l’ont fait. Ils ont créé un indice
mensuel pour surveiller les prix recensant pour chacune de leurs dix
régions le coût des denrées nécessaires à la confection de cette spécialité
nationale y compris l’énergie pour le cuire : c’est l’Index