J'irai manger des khorovadz

Police!

et de verdure. Deux arbustes encadrent les marches qui mènent au perron
permettant d’accéder au logement. Une barrière en bois des fleurs en
pot des palmiers et autres plantes agrémentent ce coin de jardin hors
cadre. Des fils tendus entre les étages servent d’étendage. J’ai prévu d’y
rester deux nuits je ne regretterai pas ce choix.

Économiques pratiques et accueillantes ces chambres proposées par
Tina se situent au premier niveau de son petit appartement dont les murs
sont couverts de peintures de photos d’icônes de poupées et autres
objets de décoration. Le peintre est son neveu un talent indéniable! Sur
les meubles plus un espace disponible entre les ustensiles antiques de
cuisine les objets souvenirs kitsch et les statuettes peintes. Un vrai petit
musée d’art populaire cette maison! Une atmosphère chaleureuse et
personnelle s’en dégage donnant une impression d’intimité aux
chambres d’hôtes de Tina malgré l’étroitesse du lieu. Ses résidents
permanents se devinent derrière des boules de poils : on a du mal à
distinguer où se situent les yeux et les oreilles de ses chats. Tina me fait
partager sa vie et son histoire en toute simplicité. Le matin elle s’en va
travailler et me laisse maître des lieux en me confiant la clé.
Au moment où je veux sortir dans la rue je me trouve bloqué devant
un défilé de plusieurs centaines voire milliers de personnes. J’interroge
un des manifestants sur le sens de cette marche vindicative. Ils se
soulèvent contre un scandale de maltraitance dans les prisons qui grâce à
une émission en caméra cachée a éclaté la veille. Les images passent en
boucle sur les postes de télévision dans les magasins et les restaurants.
Un des participants me confie que le gouvernement risque d’être destitué
en raison de cette affaire.
Je profite de cet arrêt technique et touristique pour musarder dans la
capitale de la Géorgie. En marchant dans la ville j’aperçois au loin trois
vélos chargés. Je m’approche et engage la conversation avec ces
cyclistes. Ce sont des voyageurs iraniens en quête de leur lieu
d’hébergement. Je leur parle de l’endroit où je réside et ils viennent le
visiter au cas où ils auraient un problème concernant leur réservation. Ils
en sont à regretter de ne pas l’avoir découvert plus tôt. Finalement à