J'irai manger des khorovadz

J'irai manger des khorovadz

mon retour le soir je les retrouve : ils se sont installés dans les autres
chambres qui étaient disponibles.
J’aime bien m’immerger dans la culture locale. Tbilissi va me donner
l’occasion de vivre une expérience singulière telle que je n’en ai jamais
vécue. Je me rends aux bains sulfureux de la place Albano une tradition
millénaire appréciée des habitants. En arrivant je remarque des dizaines
de petites coupoles en brique au niveau du sol surmontées de mini-
tourelles servant de bouches d’aération laissant également passer la
lumière. Une architecture orientale influencée par les Perses. Je choisis
le Bain N° 5 le plus populaire paraît-il. Un choix pertinent pour vivre et
savourer pleinement des moments dépaysants et pittoresques. Je
descends les escaliers et j’arrive dans le minuscule hall d’accueil réservé
aux hommes si l’on peut appeler ce lieu un accueil. Un mâle imposant
en marcel est assis derrière une petite table qui peine à supporter le
poids de ses bras. Je le salue. Il me fait comprendre que je dois payer.
Pas de problème je lui donne la participation demandée une obole de
cinquante centimes. En échange aucune explication aucun ticket. De
toute façon je ne comprends rien au géorgien. Je constate qu’il y a des
casiers disponibles je commence donc à me déshabiller en gardant un
sous-vêtement. L’hôte d’accueil peu jovial et renfermé me surveille du
coin de l’œil et me fait de grands signes. Non on ne peut pas entrer dans
cette tenue. Oui il faut tout enlever. Comment? Oui tout nu. Tout le
monde doit se déshabiller intégralement. Pas d’exception même pour les
étrangers. Mixité sociale garantie. Plus de signes de reconnaissance ou
d’artifices d’apparence. Je repère une petite porte sur la droite par
laquelle tous pénètrent alors je m’y engage. Un autre monde s’ouvre à
moi comme si l’on traversait la frontière du passé. Les parfums et
l’humidité sulfureuse ambiante prennent à la gorge. Dans l’atmosphère
envahie par les vapeurs je distingue des silhouettes certaines figées
d’autres avançant avec précaution à la recherche d’un endroit pour
s’asseoir. C’est une petite salle voûtée réservée aux hommes (un autre
lieu est destiné aux femmes). Des tables de pierre sont placées au milieu
plusieurs étant déjà occupées. Il y a quelques renfoncements avec des
bancs en pierre à côté de petits bassins où l’on peut se plonger. Je ne sais