Police!
Je dois absolument y retourner car ce tee-shirt est le seul correct de ma
garde-robe. Jâen avais bien un autre mais il est resté orphelin à Bâle. Ã
chaque arrêt ma hantise est dâoublier un vêtement un objet mes
lunettes. Je ne sais pas si lââge en est responsable ou si ma mémoire
commence à faiblir â deux raisons certainement concomitantes â mais
jâai régulièrement cette préoccupation. Donc retour à la case départ. Sur
la route je croise les amis iraniens qui me posent et se posent des
questions :
- Marc lâArménie câest dans lâautre sens!
Dâun air dépité je leur réponds : - Oui je sais...
Le tee-shirt était bien resté sagement à lâendroit où je lâavais
suspendu.
Sur le chemin déjà parcouru je me souviens quâil faut que jâenvoie les
cartes postales de Géorgie. Par chance je trouve une poste juste avant la
sortie de la ville. Avant dâentrer dans le bureau je me demande si je suis
au bon endroit vu lâétat du bâtiment. Une fois à lâintérieur jâai
davantage lâimpression dâêtre dans un entrepôt que dans un lieu ouvert
au public. Deux scooters traînent dans un coin les murs sont
complètement défraîchis le sol est défoncé dans un angle des fils
électriques traversent la pièce pendent au mur... On voit quand même
des ordinateurs et des imprimantes sur les bureaux derrière lesquels sont
assises de jeunes employées souriantes sur de vieilles et tristes chaises en
bois. Un tabouret usé attend le client. En sortant voyant des clients
attendre devant la porte je crois comprendre que ce nâétait pas encore
lâheure dâouverture. Lâemployé mâa laissé rentrer et je nâai rien compris.
Je me sens gêné.
Quand je quitte à nouveau la ville et que la campagne pointe sa verdure
je remarque â encore â une voiture de police (décidément pas moyen de
leur échapper !) stationnée en sens inverse qui fait demi-tour et vient Ã
ma hauteur. Tout en roulant le policier côté passager me pose des
questions en anglais. Le chauffeur a lâair moins drôle. Je mâarrête pour
discuter et prendre des photos. Il me demande si jâai besoin dâaide il